« Une passerelle entre l’art et l’Histoire d’un côté et le monde réel de l’autre ». Voilà comment Thomas P. Campbell, CEO du Metropolitan Museum of Art, définit lui-même sa campagne digitale « 82 & Fith ». Si les plate-formes digitales se multiplient afin d’offrir à la culture des outils attrayants pour séduire le grand public et le rallier à sa cause, celle du musée de Big Apple table sur un pari original : fidéliser pendant une année entière l’attention et l’éveil du consommateur ! Comment ? En lui proposant un film explicatif hebdomadaire de deux minutes sur 100 de ses trésors.
Lancée le 31 janvier 2013 pour s’achever à la fin de l’année, la websérie permet au visiteur en ligne d’explorer 100 joyaux du musée en compagnie de ses conservateurs. Chaque vidéo de 120 secondes est accompagnée d’un complément interactif et offre un voyage dans l’intimité des œuvres, 11 photographes artistiques illustrant les propos du guide par une série de clichés mobiles. « Dans l’océan actuel d’informations permanentes, ces commentaires d’experts sont une manière utile d’offrir au public un contenu puissant, complet et par « doses » rapides. Nous espèrons que les films intrigueront les amoureux du musée mais aussi ceux pour qui l’art est encore nouveau », développe Thomas P. Campbell. On vous laisse découvrir ci-dessous un des (très) courts métrages du MET (autres épisodes visibles ici) :
Le MET n’est pas le premier à utiliser la force d’engagement des plate-formes digitales, le Musée Américain d’Histoire Naturelle endossant le costume de pionnier. Depuis plusieurs années, son programme estival « Virtual World Institute: Cretaceous Seas » réserve sa technologie à 25 lauréats entre 11 et 14 ans : en créant des modèles réalistes en 3-D, ces jeunes adolescents ressuscitent des animaux marins préhistoriques. Le projet fonctionne tellement bien que la direction a dû rajouter deux séminaires de plus, débordant cette fois sur d’autres sujets. Toujours aux Etats-Unis, le J. Paul Getty de Los Angeles et le Museum of Art de Philadelphie ont également donné ses lettres d’or à l’engagement digital des musées avec leur public familial.
Pour Rebecca Edwards, spécialiste de l’éducation pour le musée Getty de la Cité des Anges, « les plates-formes digitales sont familières à la génération smartphone car elles sont accessibles et pertinentes ». C’est aussi pour accroître l’interaction avec un visiteur mieux informé que le designer néerlandais Maaike Roozenburg a créé le projet « Smart Replicas », qui permet de répliquer les œuvres du musée en 3-D et de tout connaître sur elles grâce à la réalité augmentée.
Benjamin Adler