Quel bilan tirez-vous de cette première Battle?
Arnaud Peyroles : La bonne nouvelle, c’est qu’il est encore un peu tôt pour le dire. La première Battle aura été bien plus qu’un événement éphémère. Elle a vraiment marqué les esprits. Au point qu’aujourd’hui encore je croise des annonceurs qui en ont entendu parler et ont eu l’occasion de voir le programme sur DailyMotion (le plus souvent en différé et en intégralité), et qui expriment un intérêt mêlé de surprise.
Mettre en scène et médiatiser cet exercice de style si confidentiel habituellement que sont les présentations agences était un risque réel que Thierry nous a fait prendre mais qui s’est avéré être une réussite pleine de promesses. C’est pédagogique au-delà de tout ce qui existe, et c’est surtout un acte créatif et vital incroyablement fort.
Thierry Reboul : Le sentiment que c’était “au niveau”. Celui de la promesse du Raffut d’apporter sans cesse des preuves de notre différence, de notre prise de risque, de notre transparence et de notre franc-parler.
Qu’a-t-il manqué ?
A.P. : À ma connaissance, les remerciements publics de Red Bull pour l’attention et le talent qui leur a été consacré ?! Bon, blague à part, il n’a pas manqué grand chose pour une première ce qui n’empêchera pas un long debrief constructif, tellement ce projet est enthousiasmant à vivre et tellement il témoigne de la force vitale et créative de notre association dans ce contexte tout pourri.
T.R. : Un paquet de choses, évidemment…
Quelle a été la plus grosse réussite ?
A.P. : Thierry Reboul. Et je l’ai déjà dit, je veux savoir à quoi il carbure ! J’en veux moi aussi ! Ce mec est un dingue génial qui a créé un concept super fort d’évènement à la portée stratégique profonde.
Mais aussi les équipes des cinq agences qui ont sauté dans l’inconnu total, accepté de s’exposer et ont magnifiquement joué le jeu en dépit de quelques galères techniques. Chapeau les amis ! Quel talent et quelle fierté de vous représenter. Bravo à Double 2, brillant vainqueur, mais aussi bravo à Rouge, Rosbeef, Passage Piéton et Magic Garden, tous ont apporté à un moment ou à un autre une vraie valeur ajoutée, dans l’analyse, la forme, le style ou l’idée tout simplement.
Et des partenaires qui ont cru en nous. On sait vendre, certes mais quand même, au début ce projet était un ovni ! Je tiens aussi à remercier la Mairie de Trouville et les étudiants de l’EMNormandie pour leur implication et leur enthousiasme.
T.R. : L’avoir fait ensemble, tout simplement. Le collectif. Un mot convenu que tout le monde utilise à tort et à travers mais qui existe chez nous. Tout le monde a joué le jeu. On est tous devenus très potes, c’est peut-être le truc auquel on s’attendait le moins lorsque nous avons créé ce club et qui nous porte le plus aujourd’hui.
Si c’était à refaire?
A.P. : Demain ! Avec un annonceur qui veut nous pitcher, avec un budget à la clé.
T.R. : Euh, moi faut me laisser respirer… Pourquoi pas encore une nouveauté ?
Quel message voudriez-vous faire passer aux agences de pub absentes ?
A.P. : Qu’elles ne nous ont pas manqué, pour moi leur métier, l’industrie qu’elles servent est en opposition totale avec l’idée de créer l’Evènement . Dans leur monde, la créativité s’exprime dans un format très contraignant et se transmet par un rituel qui infuse le quotidien. C’est toute leur force inavouable. On en est à l’opposé, nous qui recherchons par nature la rupture et le changement.
Ceci étant ce n’est pas faute de les avoir conviées, mais elles ont décliné. Les annonceurs et nous avons très bien vécu sans elles. Ceci étant, la porte leur est grande ouverte. Mais personnellement, je n’ai pas besoin de leur caution.
T.R. : Pour ma part j’aimerais leur dire que trop d’ego tue l’ego…
Et aux agences d’événement ?
A.P. : Qu’elles peuvent pour l’éternité remercier Thierry – et accessoirement le Raffut – de ramer avec une telle énergie pour enfin faire briller leurs compétences potentielles à accompagner les marques en profondeur et en puissance.
T.R. : Que nous traçons notre chemin, sans avoir peur, et que c’est comme cela que nous obtiendrons une véritable reconnaissance.
Enfin, un message pour les annonceurs ?
A.P. : Apeyroles@ideactif.fr ! Je me déplace facilement et préfère les rendez-vous en fin de matinée ! Et ils peuvent aussi faire appel à Thierry dont le talent est immense mais je vous préviens, le mec est incontrôlable !
Blague à part, la seule chose à dire c’est que l’évènement se crée au Raffut. On est un collectif très fort et nous serions ravis d’être briefés. Il y a quinze agences dans les starting blocks. Nous sommes ok pour organiser leur prochaine consultation en public avec à la clef un budget pour le vainqueur. Et pour une marque c’est aussi ça créer l’évènement.
T.R. : Qu’ils nous mettent d’avantage en compétition contre nos amis publicitaires sur le grand public. On pourrait rire.
Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?
A.P. : Une battle au Stade de France avec participation et mobilisation du public par les agences en compétition dans l’exercice de présentation me semble être un projet raisonnable et réaliste…
En attendant, rendez-vous le 3 juillet pour fêter cela et récompenser le projet qui aura créé l’évènement cette année !
T.R. : Arnaud a répondu. Moi je veux juste pour finir lui témoigner mon estime.
La rédaction
Rubrique réalisée en partenariat avec le Raffut
* Créé en 2010, le Raffut est le Club des créateurs d’événements grand public. Composé de 15 membres (Auditoire, CPM, DDB Live for people, Double 2, Havas Event, Idéactif, Magic Garden Agency, Ledouze, Market Place, Passage Piéton, Pro Deo, Publicis Event, Rosbeef, Rouge et ubi bene), il a pour vocation de fédérer les agences autour d’une vision commune sur le métier de l’événementiel grand public. Chaque année, le club décerne un prix, « Le Raffut » qui récompense le « dispositif de communication hors-norme à destination du grand public bénéficiant d’un large effet d’amplification ». Il a été attribué à M6 Mobile/Double 2 en 2011 et Ikea/Ubi Bene en 2012. Le Raffut 2013 sera remis le 3 juillet prochain.