Entre cartes de visite standards et mailings soignés, pas évident, pour un reporter photographe d’entrer dans les petits papiers des DA, des patrons d’agence et des acheteurs d’art, toujours sursollicités et surbookés. A moins de leur proposer une expérience épique en leur racontant son histoire et en les emmenant dans son univers, comme vient de le faire l’entreprenant Jens Lennartsson, au moyen d’une figurine. Mais pas n’importe laquelle.
Ce dernier a, en effet, créé une miniature à son effigie, baptisée GI Jens. Conçue à l’ancienne, avec un collectif de créatifs, celle-ci est vêtue comme lui, et équipée d’un sac en bandoulière tandis que la main de son bras articulé tient un appareil photo. Un look baroudeur suggérant action, aventure et liberté. Mais qui rappelle aussi que le photographe privilégie une méthode de travail brute et naturelle sans artifices ou autres recours à des techniques comme Photoshop.
Mieux qu’une carte de visite : une figurine et un packaging pleins de dérision et d’insolence
L’autre bonne idée de Jens Lennartsson est d’avoir exploité le packaging où est rangée la figurine, pour mettre en avant -toujours avec beaucoup d’humour et de décontraction- son parcours professionnel. En carton brut, la boîte reflète le même esprit grâce au dessin d’un boitier ailé très rock’n roll, et souligne le nom et la devise de l’artiste: « Amazing world explorer travel & lifestyle photograph ». Au dos, plusieurs pictogrammes façon BD (avion, boots, boîtier, hashtag …), détaillent ses qualités et compétences, validées par des remarques comme « Le bon œil », « Toujours prêt à s’envoler » ou encore « Apprécié par 9 DA sur 10 ». Le tout se terminant par ses coordonnées et une petite phrase empreinte encore d’auto dérision: « Ce n’est pas le vrai photographe mais son parfait modèle». A l’intérieur, un dépliant révèle une sélection de ses travaux personnels et commandés.
Nul doute que ce « selfy » plaisant, insolent, numéroté (édité à 400 exemplaires) et qui n’a rien de digital, va rester sur les tables de travail, à la vue de tous. Et permettre ainsi à Jens Lennartsson d’atteindre ses objectifs : démontrer qu’un budget d’auto promotion même serré peut faire mouche, sortir du lot et surtout, surtout ne pas se faire oublier des hautes sphères de la création… sinon de prétendre à la côte de popularité inatteignable de notre bon vieux Tintin !
Florence Berthier