Combien de fois vous êtes-vous fièrement adossés à la machine à café pour annoncer à vos collègues que la cigarette, c’était fini pour de bon, que les déjeuners un peu trop arrosés étaient derrière vous et que les 20 Kilomètres de Paris, c’était votre course cette année ? Le 31 décembre, on a tous de brillantes idées, des idées qui font sens et qu’il est plus que conseillé de suivre d’ailleurs. Etonnamment, le 1er janvier, tout bascule : on a re-fumé, re-bu trop de vin, re-mangé de la bûche pour la troisième fois de la journée. On commence donc d’emblée l’année avec un point de non-retour. L’an dernier, la fin du monde aurait pu nous aider (radicalement, certes) mais elle aussi a échoué. Et nos bonnes résolutions dans tout ça, quel avenir peuvent-elles bien avoir ?
Dans le futur, on réfléchira un peu moins et on agira un peu plus
Pourquoi passer deux heures à écrire une liste longue comme le bras, pleine d’engagements que l’on ne tiendra pas, quand on sait qu’il existe des générateurs de bonnes résolutions en ligne ? Dis-moi qui tu es et je te dirai quelle bonne résolution tu dois prendre cette année : ce sera aussi simple que cela. La société aussi nous aidera : le paquet de cigarettes sera passé à 16,90€, l’essence comme le diesel n’existeront plus et nos enfants auront le choix entre une pomme et un kiwi pour le goûter. Le simple fait de prendre des bonnes résolutions ne sera donc plus salué comme un acte de bravoure : habituez-vous.
Dans le futur, les bonnes résolutions seront les nouveaux KPI du moi social
On parviendra enfin (et quel privilège !) à donner tort à Oscar Wilde qui nous disait que « la fatalité voulait que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard » . En effet, on suivra au jour le jour nos progrès et on gèrera nos données grâce à notre t-shirt connecté qui suit nos constantes de santé, nos applis favorites comme Moves qui enregistre tous nos exercices de la journée ou encore Hapifork, la fourchette intelligente qui nous aide à manger plus lentement (et donc en moins grande quantité).
Demain, jour saint où l’on érigera en modèle le quantified self, nos bonnes résolutions ne seront plus simplement quelques mots griffonnés d’une main peu assurée sur un bout de papier ; elles seront notre fer de lance, notre étendard face au monde. A l’instar d’une entreprise enorgueillie de publier ses comptes, on partagera aussi fièrement nos performances aux yeux de tous.
Dans le futur, tenir ses bonnes résolutions aura un sens
Cette année encore, vous pourrez user et abuser du comique de répétition, soulignant que vos bonnes résolutions n’ont pas changé depuis 2003, mais que vous y travaillez d’arrache-pied. Profitez-en car très bientôt les conséquences ne se feront plus attendre. Jusqu’ici, vous pouviez vous mentir et mentir aux autres en clamant sur tous les toits que vous aviez arrêté le Coca entre les repas et les chips avant le dîner. Mais en 2030, ce sera peine perdue. Comme le dit si justement James Park, le créateur de FitBit (ce fantastique capteur d’activité qui mesure les calories qu’on a brûlées, les mètres parcourus dans la journée…), « datas don’t lie ». Et des datas, en 2030, on en aura à ne plus savoir quoi en faire !
Dans le futur, les bonnes résolutions seront les nouveaux bonus-malus
Les développeurs, pensant bien faire et le cœur sur la main, deviendront nos coachs préférés. On aura tous la version 6.0 de GymPact, qui nous rétribuera quand on aura bien respecté notre programme d’entraînement et celle de Run Keeper, qui publiera instantanément notre parcours de course à pied sur Facebook. Dans la foulée de payer nos impôts en ligne, on consignera également nos bonnes résolutions sur un site qui nous fichera: « courageux, s’efforce depuis six mois de résister à la tentation de manger du chocolat », « a lamentablement échoué dans toutes ses tentatives »… Avant d’embaucher quelqu’un ou, plus modestement, de choisir son futur mari ou sa future femme, on aura donc désormais un nouveau rituel, en plus de checker ses profils Facebook, Viadeo, LinkedIn et autres comptes Twitter.
Nos bonnes résolutions, on ne les regardera plus jamais de la même manière et surtout on ne pourra plus les ignorer une fois le mois de janvier passé. L’auto-performance sera un travail de tous les instants, une quête pour laquelle on pourra bien entendu compter sur l’aide et le soutien indéfectibles de nos marques fétiches, qui sauront nous accompagner et nous coacher comme il se doit. Finalement, vous l’aurez compris : dans le futur, il faudra se résoudre à ne pas trop dé-connecter (sauf pendant les vacances, bien sûr…) !
Myrtille Daburon, Account manager