« Toute crise n’a que deux solutions : la régression ou l’imagination » expliquait le philosophe Edgar Morin lors de la 17ème édition de l’Académie des entrepreneurs en novembre 2013. « De quoi éclairer les propos sur le déclin français, qui le disputent aujourd’hui à une profusion d’articles et de communications s’attachant chacun à leur manière à montrer combien l’innovation ouvre un champ des possibles quasi infini », constatent Jacques Hardoin, Président de la Commission de la Publicité du Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale et Guénaëlle Gault, Directrice du département Stratégies d’Opinion, TNS Sofres.
Accélération technologique, vitesse de propagation des inventions, bouleversement des marchés, exacerbation mondialisée des concurrences : notre monde est aujourd’hui un monde de la rapidité, de l’agilité, de l’innovation continue. Aucune rente de situation n’est plus permise : un leadership peut être contesté, ébranlé et perdu en quelques mois. Imitant David et Goliath, de petites start-ups au départ, souples, évolutives, réactives réactives, à l’organisation horizontale taillent des croupières- et les détrônent parfois- aux grandes multinationales à la structure pyramidale moins agiles et plus lentes.
La nouveauté du monde d’aujourd’hui n’est d’ailleurs pas tant les innovations en soi que leur foisonnement et leur rapidité de création et de diffusion . Et ces innovations actuelles ou à venir sont tellement nombreuses que, plutôt que d’en produire un recensement supplémentaire et partiel, le troisième opus de « Françaises, Français, etc. », co-produit par le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale et TNS Sofres , a préféré en choisir six, qui, dans la PQR comme dans les études de TNS Sofres, « se présentent comme véritablement structurantes pour notre société et s’annoncent comme de véritables (r)évolution(s) de toutes nos manières d’être, de faire, d’agir, de penser, de produire et de consommer. »
(R)évolution de nos modes de production
La joyeuse collectivisation des « Fablabs »
Le made in home, ou l’industrie
De la fin du gâchis aux objets éphémères
(R)évolution de nos espaces physiques et mentaux
Génération mobiquité Le travail n’a plus d’unité de lieu, ni de temps
Desk sharing et soft power
La «startupisation»des formes entrepreneuriales
(R)évolution de l’éducation
La connaissance nomade, ou suivre un cours de Stanford au fin fond de la Creuse Polytechnicien sans passer de concours ?
Born to code ?
(R)évolution du jeu, culture et médiation
Le jeu vidéo comme fait social total
Gamification ou ludification :
la culture gaming du numérique se diffuse à l’ensemble de la société
(R)évolution des objets
Le conte du pyjama connecté
De l’hyperconnexion… à la déconnexion momentanée
Au-delà de la science-fiction, de l’émotion dans la technologie
(R)évolution de notre rapport à l’argent
Acheter sa baguette avec son smartphone ?
Micro-mécénat et micro-crédit : l’individu co-financeur
Des îles Caïman à la monnaie libre
Parce que vous le voulez bien : le Pay What You Want, tendance de demain ?
Alors, et si, finalement, l’imagination, l’innovation et son partage l’emportaient sur le déclin français ? Dans l’ère de la défiance généralisée et de la société bloquée, créateurs et innovateurs amènent de la confiance et de l’espoir dans le progrès. Malgré la morosité et le pessimisme ambiant, trois quarts de nos compatriotes gardent confiance dans le progrès et deux tiers d’entre eux anticipent aujourd’hui « que l’on vivra mieux dans 20 ans grâce aux technologies ».
Et start-ups, PME, scientifiques et associations s’imposent de loin, de très loin, comme les acteurs suscitant le plus de confiance pour sortir de la crise actuelle . « C’est donc bien localement, au sein des territoires, dans une dynamique mêlant création entrepreneuriale, expansion des FabLabs, recherche au sein des laboratoires de scientifiques et universitaires, et innovations sociales et associatives que se construisent aujourd’hui les réponses à la crise et que se posent les fondations du monde de demain », soulignent J. Hardoin et G.Gault. Ils concluent: « comprendre ces (R)évolutions que la PQR observe et relate chaque jour, c’est comprendre que l’innovation est la clé du succès et de l’attraction de clients qui ont changé. Et au-delà de l’innovation, que la capacité même des annonceurs à communiquer et diffuser leur vision du monde et du changement est la clé de leur pérennité ».
Retrouvez chaque semaine à partir de la semaine prochaine dans INfluencia le décryptage d’une tendance.
Isabelle Musnik
« C’est une révolte, non, Sire, c’est une révolution » : phrase prononcée par le Duc de la Rochefoucauld après la prise de la Bastille en juillet 1789