Les clubs de football sont plus ou moins créatifs et pertinents sur les réseaux sociaux. Les cancres n’ont pourtant aucune excuse tant le sport le plus populaire du globe prête à la viralité. Dans une récente étude, un expert anglais de l’analytique oberve l’utilisation de Vine par l’élite professionnelle outre-Manche.
Pour ses détracteurs, le football est un roi Ubu corrompu qui suscite violence et bêtise chez ses sujets. Pour ses amoureux, il est un empereur tribun adulé, aimantant les foules et capable d’élever la passion et l’altruisme à un degré rare d’authenticité. Entre les deux coule la rivière de l’indifférence. Premier divertissement sportif mondial, le ballon rond divise. La portée médiatique et la résonnance populaire de son actualité est assez unique pour en faire un terrain de contenu social ultra fertile. Pas besoin d’engrais, les sentiments multiples et souvent extrêmes qu’il provoque gardent la pelouse de la conversation intacte.
Comment les clubs professionnels tirent profit des réseaux sociaux pour engager avec leurs fans par posts interposés ? La semaine passée nous révélions les secrets de fabrication sociale du Toulouse Football Club en allant à la rencontre de son community manager, Rémi Denjean. Au « Téfécé », les rôles de chaque compte semblent bien définis : Twitter pour la spontanéité, Instagram pour les coulisses du club, Vine pour les meilleures actions du match…
La recette toulousaine a fait ses preuves mais outre-Manche, le champ d’utilisation par les clubs de la plate-forme d’édition et de partage de vidéos de 6 secondes est plus large. La Premier League est férue de Vine, comme vient de le démontrer une étude spécifique de Brandsonvine, spécialiste britannique de l’analytique et de la data sur Vine. En analysant les contenus des vingt membres de l’élite professionnelle anglaise depuis juillet 2014, Brandsonvine a pu tirer des conclusions intéressantes, notamment que seulement quatre des vingt membres de la Premier League cette saison n’utilisent pas le réseau social.
Chelsea leader aussi sur Vine
« Il est clair que les équipes de football deviennent des médias à part entière. Le résultat est que les fans réclament un meilleur accès à la vie du club et que les clubs répondent à cette demande croissante », constate dans Digiday Michael Litman, fondateur de Brandsonvine. Vine sert donc à amener les coulisses et le « behind the scene » sur l’écran des consommateurs. Les clubs deviennent de plus en plus créatifs et pertinents pour s’en servir comme canal de promotion pour atteindre leurs objectifs commerciaux.
Dans un récent article consacré aux résultats de l’étude de Brandsonvine, Digiday illustre en vidéos de 6 secondes les différentes stratégies implémentées par les clubs anglais. Sachez déjà que le leader au classement du nombre de followers est le Chelsea F.C (102 400) du turbulent entraîneur José Mourinho. Arsenal (86 900) et Manchester United (83 700) complètent le trio de tête. Si les fans mordent à l’hameçon c’est parce que les clubs varient les plaisirs.
Que ce soit pour contourner l’impossibilité de poster des vidéos du match, droits de diffusion oblige, partager l’atmosphère à l’entrée des équipes, demander à leurs fans d’exhiber leur talent, faire entrer l’utilisateur dans l’intimité d’un entraînement, promouvoir les actions caritatives de ses joueurs, rendre hommage à ses légendes, annoncer un transfert en exclusivité ou faire la promo de leurs magazines et sponsors, les clubs anglais réussissent leurs premiers rendez-vous avec une plate-forme épousée récemment.
Entre le Foot et Vine, l’idylle ne fait que commencer et forcément, Chelsea, le » Téfécé » et les autres sont encore en phase d’apprentissage. S’ils cherchent un modèle de viralité et d’engagement, Nike Football est la marque idoine. Avec ses 25 millions de vues et ses 157 000 followers, le compte est un vrai laboratoire d’idées sur comment mettre intelligemment à profit six secondes.
Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA
Bienvenue dans les coulisses de la Premiere League
Les Rois du Vine en Football : Nike