Aller en boîte de nuit à Las Vegas pour méditer et assister à un spectacle musical et coloré généré par son propre cerveau, c’est le concept de l’exposition audacieuse d’une artiste new-yorkaise.
Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Depuis des décennies, l’adage puéril sert d’alibi aux amnésies post Saturnales ou à cette nouvelle clientèle fan de « Very Bad Trip « . Mais si pour une fois mettre un pied dans une discothèque de la cité du vice induisait un moment hypnotique et méditatif ? C’est le projet audacieux tenté jusqu’au 8 février par l’hôtel Cosmopolitan avec l’artiste new-yorkaise multimédia Lia Chavez.
Première invitée du P3 Studio, programme annuel de l’hôtel pour des expositions d’artistes contemporains résidents, Lia Chavez repense le concept même de boîte de nuit pour rendre l’expérience beaucoup plus cérébrale. Oui, oui, vous avez bien lu, cérébrale. Forcément l’affiliation intrigue autant que le nom original du projet artistique, sensoriel et digital : « The Octave of Visible Light: A Meditation Nightclub ».
Concrètement, si vous vous rendez au troisième étage du Cosmopolitan et que vous pénétrez à l’intérieur du P3 Studio, vous serez invité à enfiler un caque EEG (Électroencéphalogramme) qui par un système digital inventé avec Rehabstudio générera votre feedback neurobiologique. Les fréquences enregistrées seront ensuite traduites en sons musicaux, en projections colorées de laser et en éclats stroboscopiques. Toutes ces transcriptions reflètent l’activité cérébrale du porteur du casque pendant sa visite du studio au son d’une méditation verbale récitée par Lia Chavez selon des techniques bouddhistes. Vous aurez compris que le contraste et le paradoxe sont au cœur de l’exposition.
« Le plus grand challenge de ce travail réside dans la façon dont le spectateur est capable de recevoir un feedback en temps réel sur ce qui se passe dans son cerveau tout en restant immergé dans l’expérience », explique Lia Chavez dans le New York Times. « Comment atteindre des niveaux plus élevés de connaissance de ce que nous expérimentons sans compromettre l’expérience en elle-même », s’interroge l’artiste de la Grosse pomme. Question métaphysique s’il en est…