Les billboards n’en finissent plus de se diversifier, alors pourquoi ne pas servir de motivateur pour piéton ou joggeur en manque d’émulation.
Le billboard comme levier d’engagement interactif avec le consommateur, c’est du « déjà vu ». La tendance est solidement ancrée dans les mœurs des annonceurs. Le billboard comme valeur ajoutée digitale, Art Everywhere l’a essayé à l’été 2013 au Royaume-Uni et au printemps 2014 aux Etats-Unis. Le billboard caritatif aux fins sociales voire quasi humanitaires existe également : il peut générer de l’eau potable au Pérou, abriter des SDF en Slovaquie, fabriquer un jardin aérien connecté en bambou à Los Angeles. Le billboard des temps modernes peut aussi faire prendre conscience des dangers du téléphone au volant. Mais peut-il promouvoir l’exercice physique en jouant à l’émulateur de service ? La designeuse britannique Sarah Weigold le pense.
Sélectionné par le projet 70 One To Watch du Design Council au Royaume-Uni, le concept de l’étudiante en design à l’université de Falmouth est original dans sa pensée et sa conception. Le principe ? Le chaland qui passe devant en marchant est applaudi par des spectateurs d’un match de tennis, s’il court, des supporters de football entrent en transe. L’idée ? Récompenser la pratique de l’exercice physique en motivant celle ou celui qui a laissé sa voiture au garage et la flemme à la maison. Contrairement aux panneaux de l’industrie de la santé qui vendent des abonnements à un club de gym ou des snacks à basses calories, celui de Sarah Weigold veut simplement encourager. « Quand je fais mon jogging j’imagine souvent que je suis une championne olympique dans un stade en liesse. Cela me motive. J’ai voulu en faire quelque chose de réel », expliquait-t-elle récemment dans un article publié sur le site de Fast Company « J’ai volontairement évité un motivateur qui vous fait culpabiliser si vous n’atteignez pas les objectifs. Il vaut mieux prendre quelques minutes et se sentir mieux que ne pas réussir à atteindre un but trop contraignant ».
Contactée par nos soins, Sarah Weigold confirme que son projet n’est pour l’instant qu’un concept non commercial et pas encore un prototype. « Il pourrait je pense intéresser des marques de sport », assure-t-elle, en précisant que personne ne l’a encore sollicitée. Dans Fast Company, elle confiait qu’il ne serait a priori pas très compliqué de fabriquer ce panneau là : « La technologie des détecteurs existe, elle est déjà capable d’afficher un visage de déception à un conducteur qui roule au dessus de la limite de vitesse ». Il n’y a plus qu’à…