Le storytelling hollywoodien des séries américaines constitue pour les agences de content marketing un modèle d’efficacité. Succès planétaire et exemple d’une narration originale et captivante, House of Cards est une source de leçons à tirer. Lesquelles ?
Quelle est la recette des séries américaines pour conquérir le cœur des femmes ? Dans INfluencia, Benjamin Smadja et Marion Braizaz apportaient des éléments de réponse. Le beau sexe ne possède évidemment pas le monopole de la fascination, les hommes sont également accros aux fictions de l’Oncle Sam. Un couple regarde House of Cards, Breaking Bad, Mad Men, Homeland, Orange is The New Black ou Games of Thrones ensemble, sur le même canapé ou dans le même lit, devant le même écran. Le storytelling hollywoodien parvient à captiver hommes et femmes avec autant de puissance et c’est bien là une de ses principales réussites.
Comment fait-il ? Invité sur la scène du Content Marketing World 2014 pour un keynote très attendu, Kevin Spacey a répondu pendant une demi-heure, en racontant… une histoire. Forcément. En parlant de sa carrière et de l’évolution des personnages qu’il a pu incarner, l’acteur starifié de House of Cards a glorifié ce storytelling si important en content marketing. Sans lui le contenu de marque et la pub multi-canaux redevient ennuyeuse comme un épisode de Derrick.
Pour Kevin Spacey, la clef est de déterminer d’abord quelle histoire vous voulez raconter et pour quels résultats. Le reste suivra, à condition d’examiner quels éléments les plus engageants la raconteront. CQFD non ? Pourque vous, chers » content marketeurs « , puissiez gratter sous la carapace créative du storytelling à la Netflix, HBO, Showtime ou AMC, et en tirer les meilleures leçons possibles, Chase Neinken a dressé la synthèse du cours amphithéâtral de Kevin Spacey dans un post publié sur News Cred.
L’histoire plus importante que le clic
Les trois piliers d’un bon storytelling sont donc : primo le conflit. « Il crée de la tension et la tension conserve l’attachement et l’attention du spectateur », explique Kevin Spacey. Secundo, l’authenticité. « Restez fidèle aux valeurs de votre marque et l’audience répondra avec passion et enthousiasme », justifie celui qui incarne Francis Underwood. Tertio, l’audience. « Est-ce important de savoir ce qu’il y a dans le lien si personne ne clique dessus ? », rappelle le héros de Usual Suspect. Comme un scénariste, une marque doit travailler pour son audience pour que celle-ci travaille pour elle en retour. L’audience doit être mise au centre d’une histoire dont elle est sa propre héroïne.
Enfin en racontant que Netflix était le seul distributeur à ne pas avoir demandé de pilote, Kevin Spacey insiste sur la liberté créative qui a été laissée à l’équipe de House of Cards. Netflix a porté plus d’importance à la marque et au marketing qu’aux audiences. Imaginez le contenu que vous pouvez créer si les valeurs marque et storytelling sont mieux considérées que le taux de clics et le nombre de visiteurs uniques !
En décembre dernier lors du Cristal Festival à Courchevel, INfluencia avait pu discuter en exclusivité française avec Dana Brunetti, producteur de la série culte. « Avec Netflix, vous avons eu un total contrôle sur la création de House of Cards. Cela ne sera peut-être pas toujours le cas pour les prochains arrivants sur le marché, mais la question essentielle est de savoir si la plate-forme de distribution aura un apport créatif ou pas. Pour nous, créateurs, l’audience s’adapte et le contenu sera de plus en plus créatif », nous disait alors Dana Brunetti. CQFD ? Oui !