Une plate-forme pour les réalisateurs du dimanche désireux de monnayer leur réalisation, vous en rêviez ? Probablement pas. Pourtant elle existe et elle est plus que légitime.
« Nous nous situons entre la nature égalitaire et ouverte de YouTube et l’expérience qualitative de Netflix ». Avec une auto-description aussi flatteuse, Jamie Wilkinson réduit son droit à la déception. De quoi parle exactement l’ancien patron de la database Know Your Meme, site racheté en 2011 par Cheezburger Network ? De la plate-forme VHX, qui derrière l’ambition légitime de son co-fondateur pourrait bien créer un nouveau marché qui n’a pourtant rien de nouveau : le contenu vidéo sur le web. Avec les progrès technologiques et le champ d’audience des mastodontes mondiaux de la distribution comme YouTube, Vimeo, Twitter, Facebook, et Instagram, poster une vidéo et draguer l’internaute dans ses filets est facile. Monétiser correctement son contenu après l’avoir bradé gratos pendant des années, est en revanche encore très compliqué. De même, les portes de Netflix, Hulu et Amazon ne s’ouvrent pas aux petits producteurs. VHX peut changer cela.
Comme Squarespace ou Shopify, la plate-forme de marque blanche offre déjà les outils au quidam pour se façonner un élégant site web. Depuis une semaine, elle permet à des producteurs de vidéo de créer leur propre service de souscription grâce auquel le consommateur peut, moyennant paiement, avoir accès à toutes leurs vidéos. Le prix est fixé par le producteur, VHX prend 50 centimes de commissions sur chaque vidéo monétisée et 10% de la note finale. Pour les Youtubeurs et Viners vedettes, c’est une aussi bonne nouvelle que pour les producteurs de série ou films restés sans distribution. Bref, la diffusion de vidéos online peut rapporter gros. C’est nouveau et forcément cela nous intéresse.
« Ce n’est toujours pas évident de vendre du contenu en ligne sur un canal de haute qualité. Beaucoup de contenus qui étaient auparavant vendus en DVD ont souffert dans l’écosystème digital », constate Jamie Wilkinson dans Fast Company. Son postulat lui sert de produit d’appel. Il est difficile de ne pas reconnaître cette qualité à VHX : les créateurs qui auparavant trouvaient dans les DVD une issue de distribution et d’exposition pour leurs courts métrages, documentaires et autres contenus éducatifs et exercices physiques, trouvent difficilement leur place dans la galaxie digitale du contenu gratuit.
Etre le Netflix du Monsieur tout le monde
Dans cette Voie lactée acquise à l’exclusivité, VHX possède des arguments pour se faire sa place : primo, le premium n’y a pas droit de Cité; secundo la plate-forme permet aux producteurs de mieux connaître le consommateur puisque VHX peut leur dire qui est l’acheteur, d’où il vient, comment il est venu sur le site et peut même fournir son email. « Cela signifie qu’un créateur de contenu peut désormais avoir une connexion directe avec ses fans », détaille Jamie Wilkinson « Nous avons construit notre modèle afin que les artistes puissent vendre directement ce qu’ils créent de leur propre site web. Nous voulons être le Netflix du monsieur tout le monde, que chacun puisse, s’il le veut, faire tourner son propre magasin vidéo».
Ayant levé presque 11 millions d’euros et avec plus de 5,5 millions de revenus pour plus d’un million d’utilisateurs, VHX compte pour l’instant quelques clients prestigieux. Ils se nomment Dave Grohl, l’ancien batteur de Nirvana et leader des Foo Fighters, l’acteur Aziz Ansari et Vice Films. Tous y ont hébergé des films et des documentaires. Si vous avez, par exemple, regardé Sound City sur VHX, Dave Grohl a pu ensuite vous envoyer un email vous offrant un prix spécial en prévente pour la suite : Sonic Highways. Comme souvent sur le papier et dans les premiers retours, le concept enthousiasme. Mais c’est sur le long terme qu’un pionnier change un marché.
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