19 octobre 2015

Temps de lecture : 4 min

Mobilité : nous sommes désormais tous des nomades !

La mobilité est devenue bien plus qu’un simple déplacement : c’est aujourd’hui un état d’esprit, un rapport à la conscience de soi. Le tout digital est passé par là. Dans une étude, BETC analyse les transformations de notre rapport au temps et à l’espace.

La mobilité est devenue bien plus qu’un simple déplacement : c’est aujourd’hui un état d’esprit, un rapport à la conscience de soi. Le tout digital est passé par là. Dans une étude, BETC analyse les transformations de notre rapport au temps et à l’espace.

Connaître le consommateur, s’immiscer dans son for intérieur, anticiper ses envies, répondre à ses demandes, analyser ses comportements : pour les marques le défi est quotidien et requiert pour certaines des ajustements culturels et fonctionnels. Prochainement, INfluencia se penchera sur l’avènement d’une nouvelle ère de services intelligents, décrit par le cabinet de conseil en design et innovation Fjord, entité d’Accenture Interactive, dans son rapport « The Era of Living Services ». L’omnipotence du digital dans notre quotidien implique des changements devenus le premier moteur de l’innovation. Dans ce contexte, la mobilité connait de profondes mutations. La transformation de notre rapport au temps et à l’espace méritait bien une étude et Havas Worldwide avec BETC s’y est collé. Intitulée «The Modern Nomad : connect me if you can », elle a été menée auprès de 10131 personnes dans 32 pays dont la France.

« La mobilité ce n’est plus seulement aller d’un point A à un point B, elle est devenue bien plus qu’un simple déplacement. La mobilité d’aujourd’hui est un état d’esprit et un rapport à la conscience de soi, résume l’auteur. Les acteurs traditionnels de la mobilité sont challengés par des marques « digital natives » qui investissent la mobilité avec des valeurs qui leur sont propres : l’agilité, la fluidité, la flexibilité, la capacité à donner les moyens aux gens de maîtriser leur environnement… À cet égard, les marques technologiques et digitales apparaissent bien plus essentielles aux yeux des consommateurs ». Ainsi, 60% des consommateurs mondiaux seraient contrariés si Google ou Samsung disparaissaient demain alors que 20% seulement s’inquiètent de l’extinction éventuelle d’Air France ou de Easy Jet.

Il y a quelques jours, INfluencia relatait les conclusions de l’Observatoire des Services Clients 2015, conjointement réalisé par BVA et Viséo Conseil. Dans son rapport avec les marques, le consommateur français applique plus que jamais le précepte goethien de l’exigence quotidienne. Et oui ! Chers annonceurs, il est de plus en plus compliqué de satisfaire un consommateur que la technologie et la numérisation gâtent comme un enfant roi. Cajolé, le monsieur-tout-le-monde devient exigeant. Il change et le digital impose de nouvelles règles dans sa relation à la mobilité. Dans son rapport, BETC se penche donc sur la question et énonce trois conclusions.

Du mouvement, encore du mouvement, toujours du mouvement

Primo, la frénésie du mouvement et la valorisation paroxysmique de la course et de la vitesse. BETC schématise cette nouvelle idéologie dominante par un « Je cours donc je suis » bien senti. « Courir partout et tout le temps est de plus en plus valorisé par la société. Courir est synonyme d’activité et d’essentiel à la vie sociale. 52% des consommateurs mondiaux (et jusqu’à 63% des prosumers français) estiment que les gens toujours en mouvement ont une vie plus intéressante. A tel point que respectivement 72% des prosumers mondiaux estiment se prétendre occupés plus souvent qu’ils ne le sont en réalité. D’ailleurs à peine un tiers d’entre eux pensent avoir trop de choses à faire, en réalité », souligne l’agence.

En parallèle à cette glorification du mouvement et malgré l’essor des mouvements « slow food », « slow travel » ou encore « slow living », le pourcentage de consommateurs souhaitant ralentir diminue. Entre 2010 et 2015, il est passé en France de 34% à 21% et de 48% à 40% aux Etats-Unis. Seuls les Chinois font exception à la règle puisqu’ils sont 69% -contre 55% en 2010- à aspirer au ralentissement. L’impatience comme vertu a remplacé l’envie de ralentir, le mouvement et la vitesse deviennent une seconde nature. Une preuve ? 52% des interviewés mondiaux déclarent avoir des difficultés à s’asseoir et se relaxer tant ils pensent continuellement à ce qu’ils devraient ou pourraient faire à la place.

« On assiste donc à l’apparition d’une nouvelle tension entre l’envie de se confronter, d’approfondir pour retrouver du sens (« zooming in ») et la peur de passer à côté de quelque chose d’important (« FOMO-fear of missing out »). Pour dépasser cette contradiction, les gens se tournent vers des applications qui leur permettent d’être profond et rapide à la fois », décrypte BETC.

Le digital ne remplace pas encore le vrai voyage

Secondo, la prépondérance de l’hyper connectivité et de la mobilité dans la transformation du rapport à la productivité érigée en vertu bénéfique. « Bienvenue à l’ère de la productivité continue dans un flot temporel qui mélange toutes les activités : envoyer des mails dans le métro, réserver ses vacances depuis son lieu de travail… Les frontières entre les sphères et activités se brouillent », énonce l’étude. 57% des Français pensent d’ailleurs que la technologie les a rendus plus productifs qu’auparavant. Inspirée du digital, la productivité devient itérative, agile, décontractée et du côté de l’expérimentation. Elle serait même source de détente et de mieux-être. Le règne du « multitasking » est en marche.

Tertio, le digital n’est pas parti pour se substituer à l’expérience de la vraie vie. D’après BETC, 66% des personnes dans le monde déclarent que voyager est l’une des plus grandes joies de leur vie. Ils sont 78% à penser qu’ils apprendront toujours plus de choses et rencontreront de nouvelles personnes en voyageant. « L’expérience -vraie, authentique, originale, exceptionnelle- est plus que jamais ce que les gens recherchent. Moins paradoxal qu’il n’y paraît : dans leur quête d’expérience et d’originalité, les gens attendent beaucoup du digital », analyse l’étude. En effet, pour 88%  les applications les aident à rendre leur voyage plus facile, mais 37% s’inquiètent que le digital rende les voyages trop impersonnels.

Découvrez l’intégralité de l’étude en cliquant sur l’image

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia