Comprendre l’Empire du Milieu n’est pas chose aisée pour les Occidentaux… Frédéric Raillard, le co-fondateur de FF GROUP analyse chaque semaine pour BFM Business et INfluencia le premier marché du monde à travers cette chronique social media inédite. Depuis plus d’un an Fred décrypte cette Chine ultra-connectée qui compte près de 800 millions de netizens en partageant ce qu’il a vu, lu et entendu sur Weibo, WeChat, Huaban, Youku. INfluencia est partenaire de cette aventure…
HotTopic : la fin de la politique de l’enfant unique ne réjouit pas… les enfants
Enfin, fin de la « One Child Policy » en Chine, cette régulation étatique qui n’autorisait à avoir qu’un seul enfant, sauf à payer très cher pour en avoir deux. L’annonce a suscité une explosion des conversations sur tous les medias sociaux y compris sur Sina Weibo qui a comptabilisé 140 millions de vues sur le hashtag officiel. Une décision prise en raison de la pyramide des âges vieillissante. Et à inverser d’urgence, en autorisant donc un deuxième enfant par famille, sous peine d’avoir à gérer tout un tas de problèmes.
Mais contre toute attente, les réactions sur les réseaux sociaux ne sont pas celles auxquelles on aurait pu s’attendre, nous les Occidentaux ! Car s’il y a bien eu une vague d’enthousiasme de la part des parents de la génération précédente ravis à l’idée qu’une famille puisse compter deux enfants. Leurs rejetons, et plus particulièrement ceux nés après les années 90, ont été plutôt désagréablement surpris. D’une part, beaucoup ne sont pas forcément enchantés d’avoir un petit frère ou une petite sœur qui pourrait bousculer leur vie. D’autre part, ils sont aussi très nombreux à considérer que l’enfant unique était une bonne idée. Jugeant que plusieurs enfants représenteraient beaucoup trop de travail, de temps et de responsabilités. Une opportunité que cette génération n’est donc pas du tout prête à saisir, et il va falloir beaucoup de temps pour qu’elle se persuade qu’avoir des enfants, c’est bien. Néanmoins, et pour terminer sur une note amusante, Okamato, une marque de préservatifs japonais a perdu 5% en bourse… A voir ici.
HotBrand : Wechat ouvre le sésame de sa data
WeChat du groupe Tencent a publié son livre blanc. Un rapport dans lequel l’application révèle tous ses chiffres comme son nombre d’utilisateurs : 570 millions, et son taux d’activité : 49% en 2014, et 64% aujourd’hui. Qui va même jusqu’à 93% dans les villes de premier plan (Tier 1 Cities : Shanghai, Beijing). On y apprend aussi que les hommes y font plus de shopping que les femmes, que 60% des utilisateurs sont des jeunes de 15 à 29 ans pour lesquels les sujets les plus passionnants ne sont malheureusement que les celebrity gossips. Alors que les post années 60 préfèrent des thématiques très positives ainsi que tous les tips de méditation, de bonne santé de famille… Laissant aux post années 80, les sujets politiques, financiers, gouvernementaux et diplomatiques. La Chine entière s’est passionnée pour cette data révélée au grand jour. Comme à l’agence où nous la décortiquons, car c’est bien sûr une source d’inspiration pour beaucoup de marques et marketeurs à exploiter dans les jours et mois qui viennent. A voir ici.
HotPost : une vidéo délirante sur le 13ème plan quinquennal déchaîne les « Millenials »
« 135 « ou plutôt « un, trois, cinq » ou encore, en chinois, “yī, sān, wǔ”, est en fait une vidéo complètement délirante. Un film d’animation qui répète à l’infini : “1, 3, 5 ; 1, 3, 5…”, tout simplement pour annoncer le 13ème plan quinquennal chinois. Une tradition gouvernementale, grâce à laquelle les grandes orientations économiques et politiques du pays sont présentées pour 5 ans. En principe particulièrement rébarbative, elle prend, cette fois, un tour surprenant grâce à cette forme de communication complètement étonnante et délirante. D’autant plus qu’elle est chanté en anglais par des laowai (ou étrangers). Un film plein d’animation, d’humour et même parfois limite pour un sujet aussi sérieux. Beaucoup l’ont comparé à une autre vidéo de l’année dernière qui avait buzzé en comparant les systèmes d’accès au pouvoir américain et chinois. Et qui prouvait bien évidemment que ce dernier était bien meilleur. Et en effet, ce sont les mêmes ressorts avec un fond hyper sérieux et une forme complètement drôle et décalée. Un côté trash qui plaît aux millennials. Le succès est colossal et à coup sûr les gens vont s’intéresser au contenu, très sérieux, du plan. Pourtant, personne ne sait qui est derrière cette production : une agence ou le gouvernement qui a déjà prouvé par le passé qu’il avait parfaitement compris les médias sociaux et comment les utiliser. A voir ici.