Infarctus au féminin, une priorité de santé publique pour la Fédération Française de Cardiologie qui bat le rappel avec sa campagne « Préjugés ». Un film tourné par Maïwenn.
« 50% des 400 personnes qui meurent chaque jour d’un accident cardio-vasculaire sont des femmes. Que faites vous pour votre coeur ? », c’est sans appel. Tout comme le film conçu par Les Gaulois pour la Fédération Française de Cardiologie, qui l’illustre. Réalisé par Maïwenn, ce 50 secondes, intitulé « Préjugés « , montre en effet un « couple » qui danse sur un rythme éffréné au cœur d’une fête. L’homme semble épuisé et mal en point tandis que la femme est en pleine forme jusqu’au moment où elle s’écroule en portant la main à sa cage thoracique. Bien mais assez anxiogène, on peut regretter qu’il n’aille pas jusqu’au bout de son propos en se contentant de conclure par une statistique brute et dure, et le simple renvoi au site de l’association. Car proposer quelques recommandations concrètes pour prévenir ce genre d’accident lui aurait donné un ton bienveillant et concret qui ne laisse pas démuni et qui incite plutôt à agir pour se prendre en mains.
Pourtant, cette prise de parole est nécessaire. Car contrairement aux idées reçues, les femmes sont aussi vulnérables que les hommes face aux accidents cardio-vasculaires. Pourquoi ? Simplement parce que comme eux, elles fument, se nourrissent mal, se stressent, et ne font que très peu d’exercice physique. Résultat, les infarctus ont triplé en 15 ans chez les femmes (d’abord à cause du tabac pour les moins de 60 ans, ensuite à cause de l’obésité). Tandis que le sur-risque s’accroit pour les plus de 35 ans qui combinent tabac et contraception. « Elles doivent prendre soin de leur cœur et de leurs artères avec une attention particulière à 3 périodes de leur vie qui concernent la contraception, la grossesse et la ménopause », explique le professeur Claire Monier Vehia également présidente de la FFC : « C’est d’autant plus important qu’elles sont moins bien protégées car elles sont moins bien dépistées et plus tardivement prises en charge (en raison de leur appel au Samu passé en moyenne une heure plus tard que les hommes). Et surtout, elles se remettent moins facilement, car leur système veineux et artériel -plus fin et fragile- est plus difficile à revasculariser ». Cette campagne est également l’occasion de faire un appel aux dons, qui représentent 98% des ressources de l’association.