22 janvier 2016

Temps de lecture : 2 min

Le pixel en mode septième art

Quand l’univers du retrogaming et du cinéma s’entrechoquent, le résultat est bluffant. Plongée dans l'univers d'un illustrateur passionné de Pixel Art.

Quand l’univers du retrogaming et du cinéma s’entrechoquent, le résultat est bluffant. Plongée dans l’univers d’un illustrateur passionné de Pixel Art.

Il s’appelle Gustavo Viselner, il nous vient tout droit d’Argentine et son grand  » kiff « , c’est de reproduire des scènes de film culte en pixel : Le Pianiste, Le Seigneur des anneaux, Retour vers le Futur, Forrest Gump, Dogma… L’illustrateur donne une nouvelle vision de ces incontournables du cinéma avec cette ambiance si caractéristique du jeu vidéo 8 bit, vestige des années 80/90. On ne peut que fantasmer devant une telle adaptation et s’imaginer vivre l’aventure de Brad Pitt, alias lieutenant Aldo Raine dans Inglourious Bastards, comme à la belle époque de Super Mario World sur Super Nintendo. Et le natif de Buenos Aires ponctue ses œuvres par une citation emblématique de la séquence abordée : « Can we try with real bullets now ? », peut-on lire par exemple sur le remake pixellisé du film Léon, quand Mathilda s’essaye au tir de précision.

L’artiste livre également sa vision de l’actualité, et sa retranscription des attentats du 13 novembre est glaçante. Il immortalise la fuite des spectateurs de la salle du Bataclan, comme l’avait filmée un journaliste du Monde. Les rescapés sont représentés en transparence et seule une silhouette apparaît en couleurs. On imagine qu’il s’agit de Gustavo Viselner, qui exprime son incrédulité devant une telle scène de guerre. Apposer l’univers du jeu vidéo, qui est du domaine de l’amusement et de l’aventure à une telle tragédie rend sa création encore plus forte et lance une vérité cruelle à entendre :  « Le journée du vendredi 13 novembre n’était pas le scénario d’un (mauvais) film »

Jeu vidéo et madeleine de Proust

Il y a quelques semaines, INfluencia présentait le projet Polycade, une borne arcade au design très épuré et futuriste, digne héritier de ces mastodontes aux mensurations impressionnates. Depuis 2010, les initiatives de ce genre ne manquent pas et le retrogaming possède un véritable pouvoir d’attraction auprès du grand public. Pour William Audureau, journaliste au Monde et spécialisé dans le jeu vidéo, le phénomène n’a pourtant rien de surprenant : « Je ne suis pas sûr que parler de « retrogaming ait un sens ». On est vraiment sur un marché de la nostalgie, structuré autour de certaines spécificités propres aux 8 bits qui facilitent son identification. Mais il y aura toujours un marché de nostalgie, il ne fera que se déplacer avec l’âge des gens et leur génération d’appartenance. On l’a déjà oublié, mais il y a tout un marché du vieux jouet des années 1950, ou des flippers des années 1970. Le retrogaming n’a rien inventé. »

Un glissement générationnel qui n’est pas prêt de s’arrêter et on ne peut s’empêcher de sourire devant les prédictions du journaliste : « Viendra un jour où Call of Duty et FIFA seront le socle culturel commun d’une génération de trentenaires, qui en parleront avec des larmes aux yeux, et s’amuseront à recréer des jeux dans leur esprit avec je-ne-sais-quelle technologie dominante de cette époque-là. L’avenir du retrogaming, il va falloir s’y faire, c’est Black Ops III. »

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