Vous voulez comprendre le côté sombre d’Internet et les ficelles de la cybercriminalité ? Norton vous scotche devant l’écran avec une web-série documentaire qui constitue un modèle de brand content.
Le Dark Web c’est un peu comme un slogan de frites, ce sont ceux qui en parlent le plus qui le comprennent le moins. Pour cause, son fonctionnement échappe au pseudo expert vulgarisateur invité sur les plateaux TV. Trop complexe, trop opaque, trop sous-terrain, l’Internet caché sert une cybercriminalité qui grâce à des serveurs dits « bulletproof » échappe à la justice internationale. Vous voulez essayer de comprendre ses arcanes, son évolution et ses enjeux ? Regardez la série documentaire, « The Most Dangerous Town on the Internet ». Le plus fort est qu’elle est produite par Norton et réalisée par Grey San Francisco.
Quand le brand content à la Vice se prend pour Cash Investigation, la pub deviendrait presque d’utilité publique. En tout cas, elle informe en traitant un sujet complexe par un storytelling journalistique qui sur le fond comme sur la forme, constitue un modèle de contenu de marque audacieux. La web-série, intitulée « Where Cybercrime Goes to Hide » explore le monde secret de ces hébergeurs bulletproof, qui dans les années 2000, offraient de stocker des données sans poser de questions ni répondre à celles des autorités -devenant ipso facto des repaires de cybercriminels.
Réalisé pour Grey San Francisco par Daniel Junge de HeLo, le docu de 20 minutes nous emmène notamment dans un bunker aux Pays-Bas et dans la principauté auto-proclamée de Sealand, ancienne plateforme pétrolière basée dans les eaux internationales et reconvertie en un datacenter uniquement accessible par hélicoptère. Vous la sentez venir la stratégie marketing en filigrane ? Convaincre sans bidonner que la menace, notamment des botnets, est tellement flippante que le recours à un logiciel anti-virus est incontournable. L’an dernier pour la diffusion de son premier épisode, Norton s’était intéressé aux hackers en Roumanie.
« La cybercriminalité, la nouvelle menace du 21ème siècle »
« Avec cette série nous plongeons dans les lieux cachés qui floutent la frontière entre les mondes physique et digital. Nous exposons le vrai visage de la cybercriminalité et révélons comment la menace online a de vraies conséquences sur le monde réel. Nous portons un regard biaisé sur la liberté et le chaos que l’anonymat peut créer, sur comment il peut être utilisé en bien ou en mal », commente Norton sur la plate-forme dédiée à « The Most Dangerous Town on the Internet ». En plus de la série, le site propose d’ailleurs plusieurs autres contenus complémentaires.
Si la cybercriminalité est aujourd’hui passée du monde caché et souterrain des bunkers au monde aérien du cloud, rendant identifications et arrestations encore plus difficiles pour les forces de l’ordre, le content marketing de Norton réussit son pari éditorial, visuel et surtout publicitaire. Si cela fonctionne aussi bien c’est aussi parce que le Dark Web fascine dans l’imagerie populaire. L’opinion publique s’y intéresse comme elle regarderait un James Bond.
« Le Dark Web est un vrai problème, car les malfaiteurs les plus pointus techniquement l’utilisent de plus en plus pour des actions liées au terrorisme, aux trafics de stupéfiants ou au blanchiment d’argent. Nous sommes démunis, car nous n’avons pas assez d’outils pour l’explorer. Par définition, on ignore ce qui se passe sur le Dark Web, donc il est très difficile de le combattre. La cybercriminalité est clairement la nouvelle menace du 21ème siècle. Elle est d’autant plus difficile à appréhender qu’il prend des formes diverses et n’a, par définition, pas de frontières », expliquait l’an dernier dans La Tribune, la directrice générale de la Police Judiciaire et présidente du comité exécutif d’Interpol, Mireille Ballestrazzi.