18 avril 2016

Temps de lecture : 2 min

Musique et marques : le grand détournement

Musiques de pubs, bandes-originales, génériques… nombre d’airs entêtants connus de tous ont été détournés ou remixés. Des démonstrations de force quant à la puissance de mémorisation d’un jingle et d’attribution d’une musique à une marque.

Musiques de pub, bandes-originales, génériques… nombre d’airs entêtants connus de tous ont été détournés ou remixés. Des démonstrations de force quant à la puissance de mémorisation d’un jingle et d’attribution d’une musique à une marque.

Impossible de passer ces derniers jours à côté de la performance hyper créative du talentueux duo youtubeur, French Fuse. Le principe de leur dernière vidéo : réaliser une composition à partir de 35 musiques et jingles de publicité en moins de 5 minutes. Ils mixent donc, non sans humour, les hymnes de marques et autres slogans que nous connaissons tous. Très efficace, cette synthèse musicale de décennies de musique au service de la publicité fait appel à notre imaginaire profond, réveillant en nous des réflexes quasi-pavloviens.

Les musiques connues au service de l’émergence des marques

Certains annonceurs comme Nespresso, Amora, Haribo ou encore Intel disposent d’une identité sonore qui leur est propre, une mélodie originale composée des notes emblématiques de l’entreprise maintes fois répétées et reconnaissables par tous. Mais dans certains cas, adapter un tube connu peut être la clé de l’émergence d’un film et contribuer au succès d’une campagne TV. Renault et son best-seller, Dacia Duster, a récemment détourné un titre iconique du groupe Queen « Another One Bites The Dust » en le transformant en « Another One Drives A Duster ».

Un exemple qui prouve que cette recette peut s’avérer efficace et pas forcément datée, au contraire de certaines adaptations de refrains pour des sagas publicitaires.

Depuis le plus jeune âge, notre cerveau est entraîné à mémoriser comptines et airs entêtants. Puis vient celui de fredonner les chansons pop et les génériques TV, dont nos oreilles sont sensibles aux mélodies enivrantes savamment travaillées.

L’arme absolue : l’humour

Quand il s’agit d’associer le second degré à la musique, publicitaires et humoristes sont particulièrement inspirés. Un des films de Sosh en 2015 propose sa « Chanson Populaire » avec cette réécriture toute personnelle du célèbre titre de Claude François. Un ton décalé et un jeu d’onomatopée devenus la marque de fabrique de l’opérateur téléphonique. Vous avez dit « émergence » ?

Même stratégie chez Gamm Vert où Patrick Juvet, après avoir déjà sévi chez Castorama pendant plusieurs années (« Bricooo, Décooo, Batiii, Jardin… »), prête son même « Où Sont Les Femmes ? » à un jardinier amateur gonflé à bloc par l’arrivée du printemps.

De ton décalé à parodie, il n’y a qu’un pas, et les signatures sonores des marques sont parfois tellement célèbres qu’elles font office de véritable levier humoristique. Ainsi, les gimmicks « Hum Chabaaal ! » ou autres « Cargloush » rencontrent un large succès auprès des internautes. Souvent repris dans les cours de récréation, ils permettent finalement de faire découvrir ces entreprises à un public beaucoup plus jeune qui n’aurait pas été sensible aux communications officielles.

Champion des parodies de pub dans les années 80, Les Nuls ont détourné les « brands songs » de nombreuses marques dans des clips souvent déjantés déconseillés aux enfants, suivis un peu plus tard par leurs confrères Les Inconnus, parodiant par exemple un film Schweppes emblématique de cette époque et sa bande-son muy sensual.

Côté génériques TV, on n’est pas en reste avec les compères de Cyril Hanouna qui s’accaparent les musiques des émissions tels que Fort Boyard ou Turbo.

Ainsi pour une marque, se faire détourner sa musique ou son jingle, c’est un peu comme avoir sa marionnette aux Guignols pour un homme politique : une sorte de consécration.

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