Une nation de 330 000 habitants peut-elle régner sur l’Europe et réaliser l’un des plus beaux coups de l’histoire du football ? La réponse est oui ! On vous aura prévenu.
Retournements de situations impensables, scénarios improbables, buts assassins à la dernière minute, communion d’une ville avec son équipe, joie indescriptible après une victoire lors d’un derby… La magie du football n’a pas fini de nous régaler et vous n’avez encore rien vu. D’ici quelques semaines, l’Islande deviendra le lauréat de cette 15ème édition de l’Euro. Un tremblement de terre footballistique prévisible au regard des secousses déjà enregistrées cette saison.
Sur les traces de Leicester
En Angleterre, un club a fait la nique aux plus grands du Royaume et a bouleversé l’ordre établi. Un braquage à l’ancienne de la couronne, à coups de pince monseigneur et avec une bonne dose d’huile de coude. Leicester a envoyé au tapis chacun des poids lourds du championnat et a su tenir la cadence. Un succès incompréhensible et inenvisageable, y compris pour les bookmakers les plus chevronnés : une cote à 5 000 contre 1, en août 2015.
Même le foot français nous a fait rêver. Le PSG gagne tout depuis deux ans ? Ne sous-estimez pas les ressources de certains clubs. Le Toulouse Football Club, cliniquement mort le 27 février dernier, un soir de défaite face à Rennes, est revenu à la vie quelques mois plus tard. Un maintien arraché à l’élite lors d’une dernière journée de dingue à Angers : « Je suis un homme simple, mais j’ai des couilles ». Merci docteur Dupraz. A l’étage inférieur, le Nîmes Olympique, malgré ses 8 points de pénalités en début de championnat, a réussi à renverser des montagnes pour rattraper son retard et regarder sereinement dans le rétro, loin du premier reléguable. Le public des Costières a pris un pied d’enfer cette année : « Les draps s’en souviennent encore ».
Mais vous n’avez encore rien vu. La prochaine victime ? L’Euro 2016 et ses cadors : France, Allemagne, Espagne, Belgique, Italie, Angleterre… Le futur vainqueur parle une langue incompréhensible et son territoire est à peine plus peuplé que la Corse. Roulement de tambour, faites place au géant venu du grand nord et braquez les projecteurs sur l’Islande, une escouade qui a dû ferrailler sévère en éliminatoire pour composter son ticket. Une équipe sortie vivante du groupe de la mort, juste derrière la République Tchèque mais devant la Turquie et les Pays-Bas, excusez du peu. Bilan ? Six victoires, deux nuls et deux défaites, invaincue à domicile et qui a obtenu le double scalp d’une équipe batave au talent envolé.
On prend les paris pour le 10 juillet
Tapis dans l’ombre, au 35ème rang des nations du classement FIFA, les hommes du sélectionneur Lars Lagerbäck en ont sous la pédale. Son atout majeur ? Gylfi Sigurðsson, un milieu de terrain à l’instinct de tueur. Meilleur buteur de sa sélection pendant les qualifs (6), ce natif de Reykjavic affiche sa bobine dans le TOP 20 des fines gâchettes de Premier League, avec onze goals sous les couleurs de Swansea. Pour être encore plus précis, le bonhomme fait mieux que Dimitri Payet (9), Wayne Rooney (8), Juan Mata (6) ou encore Mesut Özil (6). Mais la lumière viendra d’ailleurs, des pieds magiques et expérimentés d’Eidur Gudjonhsen « le revenant », que l’on imagine crucifier d’une subtile Madjer, le gardien adverse, un soir de 10 juillet 2016, au bout du temps additionnel.
Si vous avez encore quelques doutes sur le futur triomphe islandais, sachez que l’histoire est en marche et que rien ni personne ne peut empêcher la prophétie. Tous les 12 ans, l’Euro est le théâtre d’un coup de tonnerre et tout a commencé au début des années 90. A l’Euro 92, le Danemark, repêché de dernière minute, s’offre un sacre improbable face à l’Allemagne. En 2004, le Portugal, pays hôte de la compétition, est terrassé en finale… par la Grèce. Encore douze ans plus tard, l’Euro 2016 pointe le bout de son nez et une nouvelle anomalie semble programmée. Les Dieux du Football ont élu une nation qui participe pour la première fois de son existence à une compétition majeure. On prend même les paris à 5 000 contre 1.