18 septembre 2016

Temps de lecture : 5 min

La pédagogie digitale : adapter la formation au profil utilisateur

Si le digital s’affirme comme soutien névralgique dans chacun des domaines de notre vie quotidienne, il intervient aussi dans notre façon d’apprendre, de nous former à un métier ou d’améliorer nos compétences.

Si le digital s’affirme comme soutien névralgique dans chacun des domaines de notre vie quotidienne, il intervient aussi dans notre façon d’apprendre, de nous former à un métier ou d’améliorer nos compétences.

Tous les champs d’activités doivent s’adapter aux évolutions continues de la technique. Permettre à chacun de pouvoir approfondir ses acquis ou développer de nouvelles compétences devient la norme au sein d’une société en mutation. Le laboratoire d’idées « Regards sur le Numérique » édité par Microsoft France nous explique que près des 2/3 des étudiants actuels exerceront un métier qui n’existe pas encore une fois diplômés.

Le potentiel des plateformes éducatives s’illustre dans une complémentarité réalisée en bonne intelligence avec l’intervention de l’équipe pédagogique pour adapter la formation aux profils des apprenants et non l’inverse. C’est tout l’enjeu de l’analyse DATA dont l’optimisation permettra d’affiner la compréhension des pratiques de chacun sur ces nouveaux outils. Les acteurs implantés sur le marché du e-learning qui devrait représenter 250 milliards d’euros à l’horizon 2017 l’ont bien compris.

Personnaliser l’enseignement

L’adaptive learning est une pratique qui illustre les bénéfices apportés par le digital dans les universités lorsqu’elle est exploitée dans une stratégie d’accompagnement avec les enseignants. L’objectif est d’apporter aux étudiants un suivi personnalisé de leurs cursus, adapté à leurs besoins que ce soit au niveau du contenu qui leur est proposé, que du rythme d’apprentissage le mieux adapté. En France, la start-up Domoscio a pris de l’avance sur ce marché en nouant un partenariat inédit avec l’université Paris-Descartes. Au sein d’un diplôme de remise à niveau destiné aux bacheliers, des cours de français sont proposés pour rattraper les lacunes en orthographe et grammaire. Les étudiants sont invités à utiliser l’outil conçu par Domoscio, rattaché à la plateforme Internet de l’université.

Au travers d’algorithmes, un test de positionnement identifie les connaissances générales de chacun pour proposer les rappels de cours et exercices idéaux. Puis c’est la vitesse d’oubli qui est mesurée afin de connaître le temps nécessaire dans la mémorisation d’une donnée. Les exercices seront réalisés à des dates calculées selon la vitesse de mémorisation et d’acquisition des connaissances. Domoscio peut alors suivre l’élève et lui donner accès à un coaching personnalisé. En parallèle, c’est une aide précieuse pour l’enseignant dans le cadre du suivi pédagogique. L’utilisation de la plateforme par l’élève est recensée dans un tableau de bord où sont enregistrés les résultats de chacun, la régularité de leurs connexions ou les moments d’abandons. L’étudiant est mieux encadré dans un système qui identifie les points de blocages et propose les solutions pour progresser.

La formation sur consoles

Le Groupe Genious, spécialisé dans les technologies innovantes, a lancé en octobre 2015 la plateforme Curapy.com qui regroupe plusieurs serious games destinés aux professionnels de santé. Véritables jeux vidéos thérapeutiques, ces logiciels ont pour objectif de former en transmettant les connaissances dans un cadre ludique et interactif. On peut alors stimuler l’attention de l’apprenant sur une phase plus longue et l’encourager à utiliser la plateforme régulièrement.

Parmi cette offre, le jeu EPHAD’PANIC s’adresse aux infirmiers et aides-soignants qui peuvent tester leurs compétences pratiques au sein d’un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). EHPAD’PANIC place le joueur au cœur de situations concrètes qui exigent de solides réflexes comme le refus de soins ou les manifestations de démences. Disponible sur tablette, l’utilisateur peut accéder à l’application quand il le souhaite et bénéficier de fiches pédagogiques sur les comportements à adopter tout au long de son parcours. Les formateurs qui utilisent ce support en complément d’un enseignement traditionnel bénéficient de renseignements précieux pour adapter leurs sessions selon le profil de chacun : temps et nombres de connexions ; fiches pédagogiques consultées ; taux de réussite et type de missions effectuées…

Dialoguer entre collègues pour progresser ensemble

L’impact des réseaux sociaux offre un canal de formation privilégié. Surtout lorsque l’entreprise atteint une taille de développement critique. L’émulation entre salariés devient plus complexe, les interactions entre services moins évidentes notamment lors d’une multiplication des succursales ou d’une extension à l’international. Pourtant, l’entreprise doit être en phase avec les attentes du marché et anticiper les évolutions, ce qui implique pour les équipes d’être réactives et à la page.

Le social learning permet de faciliter la mise en relation des collaborateurs de façon simple et économique pour que chacun puisse s’enrichir des connaissances des autres. La société e-doceo, spécialisée dans les solutions blended learning (formation mixte avec présentiel et support digital), a récemment lancé l’application SkillCatch. Ce réseau social diffuse les savoir faire ou les informations au reste des salariés grâce à la vidéo. L’utilisateur peut alors partager les gestes de manipulation d’une machine, une information importante concernant un client ou encore un argumentaire de vente sans être un spécialiste du montage de film. L’application permet d’adjoindre des photos, textes ou pictogrammes pour maximiser la pertinence. Chacun peut créer et partager son propre tutoriel de manière rapide et intuitive. Ces vidéos seront ensuite commentées par les autres collaborateurs qui y ajouteront leurs points de vue afin de créer une émulation durable au sein de la communauté.

Elargir l’horizon des connaissances grâce à la réalité virtuelle

La démocratisation progressive de la réalité virtuelle offre de nouvelles perspectives dans le domaine de l’enseignement. Ce support est idéal pour mettre les étudiants au cœur d’expériences concrètes dans leurs domaines de spécialisations. En les amenant virtuellement « sur le terrain » on facilite l’ouverture d’esprit, les connexions entre les points de vue et on construit des ponts entre les milieux scolaires et professionnels.

L’école de commerce NEOMA basée à Paris, Reims et Rouen développe pour la rentrée 2016 un nouveau format de cours magistral où chaque étudiant est équipé d’un casque de réalité virtuelle. Au cours de l’immersion, on découvre une société de réparation d’appareils mobiles en passant par chaque département stratégique. Commerciaux, techniciens et responsables marketing y expliquent leurs missions et leurs places dans la chaîne de valeurs.

L’étudiant est davantage impliqué avec un support pédagogique plus stimulant qu’un cas pratique sur papier. L’école, quant à elle, résout les contraintes logistiques qui empêchent de déplacer plusieurs centaines d’étudiants hors des murs. Cette technologie permettra à terme de découvrir certains endroits inaccessibles pour les étudiants comme une plateforme pétrolière ou un complexe nucléaire. Là encore, on ouvre l’horizon du savoir pour les apprenants afin d’aiguiller leurs choix de vies et renforcer leur insertion sur le marché du travail.

Notre smatrphone ne nous quitte plus de la journée, on le consulte en moyenne 221 fois par jour. De quoi intéresser les acteurs du marché pour inclure nos appareils au coeur des solutions blended-learning. Ces solutions permettent de garder un outil de formation dans sa poche et peuvent s’avérer très utile notamment sur le lieu de travail.

Clarins a déployé une application mobile avec la technologie de la société Teach on Mars à l’attention de ses forces de vente en Malaisie et à Singapour. Le recours au mobile learning s’intègre ici parfaitement dans la construction d’une formation classique. En amont des sessions avec un formateur, les équipes sont invitées à découvrir les caractéristiques des produits sur leurs smartphones. Au cours des séances, l’application est utilisée pour un premier bilan des acquis afin d’identifier les points qui méritent d’être approfondis pour chacun. Un coaching personnalisé se met alors en place via la solution m-learning en proposant des exercices de mise en situation réalisés sur le point de vente afin d’optimiser les performances. Mais le dispositif ne se limite pas au contexte de la formation. L’équipe de conseils beauté peut ainsi se servir du smartphone en toute occasion face au client afin de mieux le conseiller, l’orienter vers la gamme répondant à ses besoins ou lui proposer des produits complémentaires.

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