Audience, veille, production de contenus… Comment les médias sociaux ont bouleversé la manière de travailler des journalistes ? Réponse en infographie avec Cision et l’Université Canterbury Christ Church.
Entre les réseaux sociaux et les journalistes, l’idylle dure depuis quelques années déjà, et on ne voit pas comment la belle histoire pourrait prendre fin un jour. Ils sont en effet 56% à ne plus pouvoir s’en passer et 91% l’utilisent quotidiennement dans le cadre de leur activité professionnelle. Si ces chiffres n’ont rien de révolutionnaire, l’étude menée par Cision et l’Université Canterbury Christ Church livre quelques enseignements sur les tendances à venir en matière de production de contenus.
Tout d’abord, au niveau de l’utilisation des médias sociaux, les journalistes apprivoisent peu-à-peu « la bête » et rationalisent leur temps passé : 69% y passent jusqu’à deux heures par jour contre 53% en 2012; 14% entre 2 et 4 heures (18% en 2012) et 6% entre 4 et 8 heures (14% en 2012). Mais des antagonismes subsistent encore. Si 65% affirment que les réseaux sociaux ont profondément changé leur métier, notamment pour améliorer leur productivité (34%), l’analyse et la réflexion sont souvent bousculées par la notion de rapidité, à savoir produire encore et toujours plus de contenu quitte à perdre en qualité. Conséquence directe ? Une tempête éditoriale qui frise l’overdose et qui a un impact non négligeable pour les marques : « S’ils souhaitent que leurs marques figurent parmi les heureuses élues, les marketeurs doivent inverser la tendance du sacro-saint principe quantitatif au profit du qualitatif, c’est-à-dire des contenus moins réguliers mais plus impactants », expliquait Jeff Pundyk, vice-président senior de la division Global Integrated Content Solutions au sein du groupe The Economist.
Et dans 10 ans ?
Autre interrogation que soulève cette étude, le rôle des médias sociaux dans la veille des journalistes. Si 57% des sondés prennent en compte les chiffres des réseaux sociaux pour mesurer l’efficacité de leur contenu, 59% estiment que Twitter et compagnie orientent la création de contenu. Cela peut-il traduire une multiplication des choix de sujets toujours plus légers et bankable, comme Facebook en regorgent ? Peut-on craindre un appauvrissement dans le traitement de certaines thématiques, par désir de voir son score de partage exploser ?
La course à l’audience est bien réelle et faire comprendre à un annonceur que ce n’est pas la taille qui compte n’est pas toujours chose aisée. Comme INfluencia le soulignait en avril dernier : « La plupart des professionnels évaluant l’influence de marques ou d’individus s’accordent à reconnaître que les calculs ne sont que des approximations et que ces indicateurs n’épuisent pas un sujet plus large et complexe. Mais notre esprit et notre époque sont ainsi faits que les imaginaires de l’influence sont aujourd’hui dominés par des schémas assez simples (des flèches pointant d’un pôle à un autre) et par une valeur certaine accordée aux métriques ». Une réflexion nécessaire à mener et une pédagogie à adopter car avec 59% des journalistes qui utiliseront toujours plus les medias sociaux dans le futur, il s’agit de ne pas se réveiller trop tard. Découvrez l’ensemble des résultats ci-dessous.