A l’occasion de la conférence de lancement du Club Adetem de l’Entertainment le 3 novembre, Médiamétrie a conduit une étude sur l’intérêt pour le divertissement et les programmes préférés des français, en TV et sur internet. Commentaires de Jamila Yahia Messaoud, directeur des Départements Télécom, équipement, cinéma, comportement média et ad’hoc
INfluencia : vous venez de réaliser une étude montrant que le divertissement est la première catégorie de programmes TV tant en offre qu’en consommation. Quelles premières constatations portez-vous ?
Jamila Yahia Messaoud : nous avons regardé TF1, France 2, France 3, Canal+, France 5, Arte, M6, C8, W9, TMC, NT1, NRJ12, France 4, CSTAR, Gulli, France Ô, HD1, 6ter, Numéro 23, RMC Découverte et Chérie 25. Il s’agit de données extraites du Mediamat, notre outil de mesure de l’audience TV. Nous avons constitué un agrégat « divertissement » qui regroupe les films, séries, talk shows, télé-réalité, fiction, jeunesse, jeux, humour, variétés et musique moderne. L’estimation du volume de l’offre est basée sur la pige TV, et la consommation est mesurée par l’audience des programmes qui sont compris dans les catégories listées ci-dessus. Et nous avons effectivement constaté que le divertissement est autant offert que consommé et qu’il représente le genre le plus important. Il a donc une puissance qui dépasse les autres. Le seul genre sur-consommé est celui de l’info mais avec une proportion bien moindre puisque l’offre ne représente que 2% de l’ensemble des programmes en flux (la base de calcul est la durée, il faut lire que sur 100mns de programme diffusés, 2 sont consacrées à l’information…)
INfluencia : la situation est-elle la même pour toutes les catégories de la population ?
JYM : la consommation du divertissement n’est pas homogène chez l’ensemble des populations, il est légèrement sous-consommé chez les 50 ans et plus, avec 49% du temps consommé en TV consacré au divertissement vs 53% en proportion de l’offre. Cette légère sous-consommation est compensée par une surconsommation des plus jeunes, avec 66% chez les 4-14 ans et 61% chez les 15-24 ans. Ils sont à la fois « attirés » par les programmes jeunesse mais aussi par les fictions, notamment les films et séries.
Sur la partie internet, nous avons travaillé sur les données d’audience de la vidéo sur ordinateur. Elles montrent que le divertissement (vidéos hors sport) est un contenu tiré par les sites de vidéo tels que youtube et dailymotion, mais aussi par les plates-formes de replay. Ils représentent le top 5 des sites de vidéo. Le profil des vidéonautes est jeune (notamment avec des 2-14 ans), plutôt masculin, à la fois étudiants et CSP+. Ce qui est intéressant, c’est qu’en retirant Youtube, le profil est un peu moins jeune, avec des plate-formes de replay qui drivent des publics moins jeunes (les 15-24 pour certains mais aussi les 50+ pour d’autres)
IN : quels types de programmes tirent la consommation ?
JYM : les données sont issues d’une petite étude spécifique produite pour l’événement qui a lieu aujourd’hui. Elle montre que les programmes de divertissement sont bien reconnus sur la TV avec deux catégories notamment qui tirent ce genre : les films et les séries. La notion de divertissement est plus diffuse sur internet, avec une variété de contenus considérés comme du divertissement, le jeu vidéo fait d’ailleurs son entrée dans le top 3 des contenus considérés comme du divertissement sur internet. Entre hommes et femmes, nous n’observons pas de différences fondamentales sur cette perception du divertissement, en revanche, sur les tranches d’âge, les plus jeunes (15-34 ans), plébiscitent les séries alors que leurs aînés (les 35 ans et plus) considèrent les films comme le principal genre de divertissement.
TV : le divertissement surconsommé par les jeunes publié par INfluencia