Les pilosités faciales sont désormais au centre de toutes les attentions esthétiques de l’homme. Mais qu’elle est l’influence de la gent féminine. L’ifop dévoile pour O’Barbershop une étude intitulée « Des poils et des hommes ».
Et ma barbe, tu l’aimes ma barbe ? Et ma moustache, tu l’aimes ma moustache ? En général, les formes de pilosité faciales adoptées par la gent masculine correspondent peu ou prou aux goûts des femmes. La proportion de Françaises préférant les barbus (45%) est assez proche de la proportion de porteurs de barbe en France (40%) même si les styles de barbes qui ont la faveur des femmes divergent sensiblement des pratiques observées chez les hommes. En même temps, on peut comprendre que certaines demoiselles n’affectionnent pas la barbichette ou le collier d’inspiration Robert Hue… Et pour les hommes rasés ? Et bien les données sont assez similaires. 50 % des femmes affectionnent l’homme rasé de près. Ce qui est une bonne chose car l’homo erectus rasé représente 52% de la population masculine.
La proportion de barbus en France est passée de 33% à 40% en moins de 2 ans
Les autres formes de pilosité faciale restent quant à elles marginales : seuls 3% portent habituellement un bouc et à peine 1% déclarent porter une barbiche. De leur côté, les femmes sont très partagées sur le sujet : si 50% trouvent les hommes rasés de près les plus sexy, elles sont à peu près autant à préférer les barbus (45%). Avec sur ce point, un plébiscite massif des jeunes filles avec 81% des moins de 25 ans et 63% des 25-34 ans qui trouvent que les hommes sont plus sexy avec une barbe.
Le retour du poil, un marqueur social et générationnel
Les résultats de cette enquête confirment qu’en 2016, la barbe et la moustache sont des aspects incontournables de la mode masculine. Parmi les 40% de barbus, on recense 24% d’hommes portant une barbe de trois jours, 8% une de dix jours et 6% une complète (courte ou longue). Toutefois, l’apparence pileuse étant toujours un puissant marqueur de différenciation, ce retour en force du poil est un phénomène qui est loin de toucher toutes les générations et les classes sociales avec la même ampleur…
Disparue après la première Guerre Mondiale avant de réapparaître chez les hippies des années 1960/70 comme un symbole du refus de la norme et de l’ordre établi, la barbe était devenue quasiment désuète dans les années 1990, notamment avec la vogue des métrosexuels qui imposa le modèle de l’homme rasé de près à la virilité discrète. Après un début de XXIème siècle très glabre, la barbe est revenue en force dans les dernières années de la décennie 2000, portée par la mode des hipsters qui, de Brooklyn à Berlin en passant par Paris, en firent un élément caractéristique de leur image.
Poil et politique : la barbe, un attribut de gauche ?
Des grandes figures révolutionnaires des XIXe et XXe siècles (Marx, Blanqui, Trotski, Jaurès…) aux hippies des années 1960, la barbe a toujours été associée aux contestataires de l’ordre établi, Philippe Meyer voit, par exemple, dans la barbe des députés socialistes arrivés au pouvoir en 1981 « la manifestation d’un caractère où le non-conformisme se mélange intimement au sérieux sur un fond d’altruisme organisé ». Et clairement la barbe est un marqueur de gauche. Plus de trente ans plus tard, la pilosité faciale reste surreprésentée chez les élus de gauche [3] mais aussi chez leurs électeurs si l’on en juge les résultats de cette étude -la première à croiser pilosité et orientation politique- qui montrent que la proportion de barbus est d’autant plus forte que les hommes se situent à gauche sur l’échiquier politique.
En effet, ils sont deux fois plus nombreux chez les sympathisants du Front de gauche (59%) ou d’Europe Ecologie Les Verts (59%) que chez les militants Les Républicains (32%) et les socialistes (38%). Quant aux centristes (39%), ils se situent dans la moyenne nationale.