Quelques mois après ses débuts grand public dans un parking de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, Stan le robot 100% automne de Stanley Robotics, fomente sa disruption. Alors que la start-up parisienne annonce une levée de fonds qui va permettre son développement à l’étranger, INfluencia a discuté des enjeux plus empiriques avec Edouard Petit, directeur de la communication et du marketing de Stanley Robotics.
Cocorico, le premier robot voiturier extérieur au monde est français. Il s’appelle Stan et a débarqué il y a quelques mois à Paris-Charles-De-Gaulle. Créé par la start-up française Stanley Robotics fondée en 2015 par trois spécialistes des technologies de voitures autonomes, le robot totalement autonome veut carrément disrupter l’expérience des parkings. Comment ? » En déplaçant tous types de voitures et augmentant la capacité d’un parking existant jusqu’à 50%, tout en révolutionnant l’expérience pour l’utilisateur « , argumente Aurélien Cord, CTO et co-fondateur de Stanley Robotics. Pour accélérer le déploiement de Stan à l’international, la jeune start-up parisienne a récemment finalisé une levée de fonds de 3,6 millions d’euros auprès d’Elaia Partners, du fonds Ville de Demain géré par Bpifrance et d’Idinvest Partners.
» Nous regardons attentivement toutes les zones où le trafic aérien va exploser dans les prochaines années. Nos robots sont la seule solution pour les aéroports de gagner jusqu’à 50% de place en plus dans leurs parkings, sans avoir besoin de créer de nouvelles infrastructures ”, explique Stéphane Evanno, COO et co-fondateur. Le principe de cette première mondiale est simple : vous déposez votre voiture à l’entrée du parking dans des boxes prévus à cet effet et Stan vient la chercher et la garer pour vous. « Plus besoin de perdre son temps à chercher une place libre ou faire un créneau, le robot le fait pour vous. A votre retour, la voiture vous attend, prête à reparti r », détaille Stanley Robotics pour vendre ses mérites.
Capable de s’adapter à tout type d’environnement extérieur et aux intempéries, Stanley est l’émanation grand public de plus de 15 ans de recherche. Dans la foulée de son arrivée dans le parking PEF de CDG, d’autres projets sont en cours de développement en France et à l’étranger. Le premier d’entre-eux sera lancé d’ici la fin 2017. Derrière le succès opérationnel et commercial de Stan se tapissent des questions sur l’automatisation et la robotisation d’une société augmentée par l’intelligence artificielle.
INfluencia : quel est l’intérêt concret de Stan car à première vue il peut sembler rentrer dans la catégorie de la Tech pour la Tech ?
Edouard Petit : l’intérêt principal du robot est l’optimisation de place. Notre technologie permet de gagner jusqu’à plus de 50% d’espace en plus dans les parkings. Contrairement à un parking classique, ici, le robot n’a pas besoin d’autant de place pour circuler, et les voitures n’ont pas besoin d’être ouvertes. On peut donc gagner énormément d’espace et accueillir plus de voitures, sans à avoir à créer de nouvelles infrastructures. Le second intérêt est côté utilisateur. L’expérience que nous proposons permet à l’usager de ne plus devoir chercher de place, se garer et ensuite re-traverser tout le parking en sortir. Ici il dépose sa voiture à l’entrée et elle l’attend à son retour pour rentrer chez lui. On supprime l’attente, le stress et la difficulté des manoeuvres. En plus, comme les parkings sont totalement fermés, nous amenons de la sécurité dans ces espaces qui ne le sont pas toujours. Nous ne sommes clairement pas dans une démarche technologique pour la technologie. Ici la Tech est un moyen de répondre aux problématiques des parkings et des usagers des parkings.
IN : il y a plusieurs types de robotisation, quelle est celle de Stanley Robotics ?
E.P. : chez Stanley Robotics nous développons des robots totalement autonomes. Une fois l’espace sécurisé et les boxes de dépôts mis en place, les robots se déplacent et opèrent en totale autonomie. Nous sommes sur une technologie d’AGV (automated guided vehicles), nos robots s’adaptent à leur environnement et opèrent en fonction des réservations des clients du parking.
IN : y a-t-il un vrai besoin que vous avez identifié ou prenez-vous le pari de le créer ?
E.P. : oui le besoin est conséquent, notamment dans les parkings d’aéroport, notre premiere cible. En effet, dans les années à venir, le trafic de voyageurs en avion va continuer de croître de façon significative. Le problème est que les parkings ne pourront pas accueillir ce nouveau flux. Les aéroports doivent donc trouver des solutions pour créer de nouvelles places de parking. Nos robots sont la meilleur solution pour y arriver. Nous sommes la seule solution qui permet de créer de nouvelles places, sans avoir besoin de reconstruire une nouvelle infrastructure. Le besoin est déjà là, on n’aura pas à le créer. C’est pour cela que nous travaillons déjà avec de grands groupes comme ADP, avec qui nous avons déployé un robot à l’aéroport Paris Charles-De-Gaulle depuis février. Et nous allons sortir un autre projet de parking extérieur avec un aéroport européen pour la fin d’année.
IN : ce futur où une machine gare notre véhicule pour nous n’est-il pas un peu Black Mirror ?
E.P. : beaucoup de gens sont effrayés par les nouvelles technologies. Vont-elles prendre le pas sur nos vies ? Vont-elles nous manipuler ? Nos robots ne sont pas des humanoïdes, ils n’ont pas vocation à conduire les voitures. Nous voulons simplement fluidifier et automatiser un processus aujourd’hui complexe. Pour nous l’objectif n’est pas que le robot communique avec l’homme. Il n’y a aucune interaction directe avec. C’est simplement un service technologique qui opère pour simplifier la vie des usagers. Dans l’expérience que nous avons conçue à l’aéroport Paris Charles-De-Gaulle, les robots ne sont pas visibles directement. L’usager dépose sa voiture dans un box (garage très grand, lumineux) et plus tard, le robot vient la chercher. L’usager, lui, est déjà dans son avion.
IN : quel sont l’utilité et le rôle de cette robotisation complètement servicielle, qui ne détruira pas d’emplois ?
E.P. : la question de l’emploi est également intéressante. Beaucoup de monde nous challenge sur cette partie. Aujourd’hui, dans les parkings, nous adressons un marché dans lequel il n’y a pas d’employé. Aujourd’hui, c’est l’usager qui va garer sa voiture, prendre son ticket, payer à la borne et rechercher sa voiture pour rentrer chez lui. Dans ce cas figure, nous apportons un service sans détruire d’emplois. Nous voulons apporter un nouveau service, là ou aujourd’hui il n’y en a pas. Et dans le même temps apporter des solutions aux gestionnaires de parkings qui doivent créer de nouvelles places.