Quel sera le consommateur en 2020 ? Tirés par la mutation technologique du mobile, les usages évoluent à une vitesse folle et les pratiques marginales s’imposent de plus en plus vite comme des normes de communication et de consommation. Le plus grand réseau social au monde a scruté ces évolutions pour en tirer une étude prospective d’envergure : “Ruptures 2020”.
Facebook IQ, la cellule d’insights de Facebook, a planché sur les 20 grandes tendances qui vont bouleverser les habitudes de consommation et les façons de travailler dans l’entreprise d’ici 2020. Baptisée “Ruptures 2020”, cette étude qui s’appuie sur les données de la plateforme, à l’intersection de 2 milliards de personnes et de 5 millions d’annonceurs, et celles de ses partenaires (Nielsen, Deloitte, Ipsos…), dresse un portrait du consommateur type en 2020. Et autant d’insights stratégiques pour aider les marques à adresser la cible des Millennials, ce trendsetter d’aujourd’hui qui sera demain le consommateur à plus fort pouvoir d’achat. En avant-première et avant sa publication au HUBFORUM Paris les 10 et 11 octobre prochains, Facebook nous détaille les principaux résultats. Interview de Brice Vinocour, Responsable Marketing chez Facebook France.
Quels sont les principaux enseignements de l’étude quant aux traits caractéristiques du consommateur en 2020 ?
Brice Vinocour : plus nous sommes connectés, plus nous sommes ouverts sur le monde et plus nous sommes exposés à plusieurs visions de la société. La technologie change la façon dont les personnes se définissent, en tant qu’individus et la façon dont elles voient et interagissent avec les autres personnes et les entreprises. L’étude révèle que les frontières deviennent de plus en plus floues. Des concepts fondamentaux comme le genre ou le vieillissement sont dépassés. Prenons la notion d’âge : au Nigéria, en Corée du Sud, aux États-Unis et au Royaume-Uni, 70% des personnes interrogées dans notre enquête déclarent que l’âge à partir duquel une personne est considérée comme « vieille » recule (1). Une personne sur deux considère par ailleurs que les rôles genrés traditionnels ne sont plus pertinents (2). Regardez par exemple la marque Hema qui vient de mettre fin à la distinction fille garçon pour ses lignes de vêtements pour enfants aux Pays-Bas. Il n’y aura désormais plus d’étiquettes indiquant pour quel sexe tel ou tel vêtement est prévu. De nombreux exemples montrent que ces frontières liées à notre identité deviennent plus complexes à définir.
Quelle est d’après vous « la grande rupture technologique » de la décennie ?
BV : sans aucun doute, je vous réponds l’économie du service mobile. Il redéfinit la façon dont les gens communiquent et consomment, que ce soit des médias, des produits ou des services. Et c’est bien d’une rupture, à la fois quantitative et qualitative dont nous parlons, pas d’une simple évolution. D’ici 2020, les personnes possédant un mobile seront ainsi plus nombreuses que celles ayant un accès à l’eau courante ou à l’électricité chez eux. (3) Autre rupture majeure dans les usages : le parcours d’achat s’est considérablement compressé. Si ces dernières années, le mobile était le lieu de la recherche d’information, il intègre aujourd’hui toutes les étapes de l’expérience d’achat, de la découverte jusqu’au paiement, et ce sur un mode de plus en plus accéléré. Les conversions sur mobile sont 13% plus rapides que sur desktop. Un quart des acheteurs sur mobile aux Etats-Unis utilisent déjà le paiement en « 1 clic » (4). Ce qui aujourd’hui paraît comme une avancée devrait devenir la norme d’ici 2020. La puissance de la croissance de la vidéo sur mobile fait basculer les pratiques : cette année, trois fois plus de vidéos ont été publiées sur Facebook et quatre fois plus sur Instagram (5). En 2020, 75% des données mobiles concerneront la vidéo selon nos estimations (6). Cette consommation de la vidéo est à la fois délinéarisée et plus personnelle. A titre d’exemple, 53% des internautes français sont abonnés à des services vidéo comme Netflix ou CanalPlay et 72% utilisent des services de catch-up ou VOD (7). Les usages dits émergents se banalisent aujourd’hui et seront d’ici 2020 un réflexe pour les mobinautes.
Qu’est-ce que ces “ruptures” d’usage tirées par la technologie impliquent concrètement pour les marques ?
BV : c’est aux marques de s’adapter à l’audience et non le contraire. Parce que les usages précèdent les business models, elles doivent être très à l’écoute de leurs consommateurs. Pour être en mesure de communiquer de la façon la plus juste possible auprès de ses cibles et leur proposer des produits et services en phase avec leurs évolutions culturelles, les marques ont un besoin de veille continu.
Quel rôle joue aujourd’hui Facebook dans la transformation des business ?
BV : Facebook, en tant que plateforme de communication, se doit d’analyser et d’anticiper les évolutions d’usages et comprendre comment l’univers de la consommation va évoluer, et comment toucher ces audiences de manière pertinente. C’est pourquoi nous développons nos outils d’insights et des études sur le marché français notamment, pour aider les annonceurs et agences à connecter les marques aux bonnes audiences, avec de vrais résultats business mesurables. Et nous le faisons de façon ouverte, avec de nombreux partenaires à la fois sur la partie études et mesure de la performance. Car c’est en travaillant ensemble avec toute l’industrie que nous arriverons à définir des normes pertinentes, dans une ère où les usages évoluent aussi rapidement.
Découvrez le prochain événement du HUBFORUM
(1) – Etude Sparkler pour Facebook
(2) – Etude Ipsos pour Facebook)
(3) – Cisco Visual Networking Index” by Cisco, Jun 2016
(4) – Etude Kantar 2016
(5) Etude Ipsos pour Facebook.
(6) Cisco, 2017
(7) Global Web Index, 2017