Après les navettes de Chariot dans quatre villes des Etats-Unis, GoBike dans la baie de San Francisco et l’auto-partage en Allemagne, Ford confirme ses investissements dans le marché de la mobilité urbaine en devenant le premier constructeur à lancer un service de vélo-partage en Europe.
» Nous sommes face à une crise des transports qui nous poussent une fois encore à innover et proposer de nouvelles façons pour se déplacer, en ligne avec l’évolution de notre société actuelle et de ces besoins futurs. Pour beaucoup de personnes qui vivent dans les grandes villes, posséder une voiture n’est plus le meilleur choix « . Ou comment résumer une stratégie audacieuse et intelligente de diversification en quatre lignes. Et oui, les smart cities dessinent de nouvelles aspérités dans les déplacements, et les obligations écologiques obligent à une révolution culturelle. Surtout, si les constructeurs automobiles ne veulent pas se faire dégager des villes. Ford l’a compris et met le paquet depuis plusieurs années pour devenir un acteur majeur d’un marché qu’il aurait pu considérer comme son adversaire. Avec GoBike, Ford USA s’est déjà imposé comme un des leaders de la location de vélos en libre-service aux États-Unis. Quelques mois plus tard, Ford Allemagne met à disposition 3200 vélos Ford Pass à Düsseldorf et Cologne.
En 2016, selon un étude publiée par CNN, ce sont 2,3 millions de vélos qui ont été partagés en libre-service dans le monde, un chiffre qui atteindra la barre des 100 millions d’ici 2025. Outre ses qualités pratiques, économiques et écologiques, la petite reine a également des vertus thérapeutiques puisque comme le rappelle Ford, elle peut, selon des experts, diminuer de 46% les risques de maladies cardio-vasculaires chez ceux qui l’utilisent pour se rendre chaque jour au travail. Après l’autopartage, Ford Allemagne et Deutsche Bahn Connect étendent donc depuis le 1er octobre leur collaboration au vélo, via le service » Call a Bike « . » En tant que fournisseur de services de mobilité, nous développons chaque jour de nouvelles collaborations qui vont permettre de compléter les moyens de transports traditionnels, partout où cette démarche peut avoir du sens, notamment dans les centres-villes « , expliquait Steven Armstrong, président de Ford Europe, lors du New Mobility World, le salon de l’automobile de Francfort.
Comment fonctionne cette première européenne ? C’est simple, les usagers doivent s’enregistrer sur le service » Call a Bike » via FordPass pour trouver le vélo disponible à la borne la plus proche et enfin régler en ligne pour le service. La valeur ajoutée additionnelle de l’application FordPass, c’est qu’elle permet d’accéder à de nombreux autres services pour gérer sa mobilité : auto-partage, trouver des places de parking libres, localiser la station-service la plus proche et la moins chère. » Avec le lancement de ce service à Cologne ainsi qu’à Düsseldorf, nous étendons notre offre de transports publics auprès de nos clients grâce à un mode de transport particulièrement respectueux de l’environnement « , a assuré Sylvia Lier, présidente du conseil d’administration de Deutsche Bahn Connect.
Le marché des transports c’est presque 5 milliards d’euros
La filiale de Deutsche Bahn AG, principale société de transports en Allemagne, sera l’exploitant et l’opérateur de ces nouveaux vélos brandés en libre-service, dont les roues sont aux couleurs de FordPass. Selon Ford, le déploiement de l’application, disponible en téléchargement sur iOS et Android, est en cours dans plusieurs pays dont la France. » Le monde évolue rapidement aujourd’hui. Tandis que les solutions de mobilité alternatives comme le covoiturage, l’auto-partage ou les vélos en libre-service connaissent un succès grandissant, les achats en ligne, sans avoir à se déplacer, sont eux-aussi de plus en plus importants, au même titre que les services de livraison de colis qui en découlent. C’est pour ces raisons que nous construisons des plans pour capitaliser sur ces deux tendances « , nous explique Ford Europe. Dans la même lignée que Ford, PSA choisit une application de mobilité, Free2Move, pour faire son retour sur un marché étasunien que le constructeur français avait quitté en 1991. L’application, en tant qu’agrégateur, permet « d’accéder aux services d’autopartage de plusieurs opérateurs pour disposer de voitures ou de vélos en autopartage » à Seattle, précise PSA dans un communiqué.
Les chiffres donnent raison aux deux géants de l’automobile : alors que le marché de l’automobile -dont Ford détient un peu plus de 6% de parts de marché- représente mondialement environ 2 300 milliards d’euros, celui des transports de personnes et de marchandises est évalué à plus du double. » D’un côté, la mise au point de véhicules autonomes extrêmement fiables, leur production à grande échelle, puis un déploiement de services par le biais de partenariats stratégiques (Domino’s, Lift, …) pour révolutionner l’expérience client est une partie importante de notre plan pour attaquer ce marché du transport de biens et de personnes « , poursuit Ford Europe. De l’autre, la coopération avec les plus grandes villes de la planète est nécessaire, pour les accompagner et contribuer à trouver des solutions quant à l’accroissement du trafic et des problèmes environnementaux « .