Enfin, le harcèlement des femmes n’est plus tabou ! Porté le 1er octobre à l’attention du grand public sur M6 en prime time, le sujet a été traité sans complaisance. 2,5 millions de Français.es ont suivi cette émission.
Le reportage de » Dossier Tabou » dépeint avec justesse le harcèlement et ses modes d’expression : qu’il soit dans la rue, au sein de l’école, de l’entreprise ou à l’intérieur des foyers, il persiste et même pire… continue de progresser ! Et le sujet interpelle.
Au-delà de ce succès populaire, Toutes Femmes, Toutes Communicantes, le réseau des femmes de Communication & Entreprise, se réjouit de ce choix éditorial car nous sommes convaincu.e.s que les clichés sexistes sont à l’origine de tous les maux ! Et c’est pour cette raison que nous menons, depuis deux ans, la campagne No More Clichés qui lutte contre les clichés sexistes et accompagne les communicant.e.s dans une démarche de communication responsable.
Les femmes subissent la recrudescence du sexisme dans la société et, malgré tout, le sujet reste très peu abordé. Pourtant, le sexisme ordinaire devrait être compris et admis unanimement. Comment le combattre s’il n’est pas identifié ou même mal perçu ?
Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, en donne une définition très claire : « Le sexisme ordinaire, ce sont des stéréotypes et des représentations collectives qui se traduisent par des mots, des gestes, des comportements ou des actes qui excluent, marginalisent ou infériorisent la femme ». Ces effets se résument en 3 mots par les femmes qui témoignent : infantilisation, déstabilisation, exclusion.
La lutte contre le sexisme, un enjeu majeur pour les communicant.e.s
Mais quel rapport avec le secteur de la communication, nous direz-vous ? Les campagnes de communication irriguent notre société de mots et d’images : elles la nourrissent quotidiennement. Par la force et la multiplicité de ses messages, la communication est un élément clé pour transformer les comportements, notamment en matière de clichés sexistes. Mais encore faudrait-il que l’ensemble de notre profession en soit convaincu !
En effet, même si de nombreuses marques ont déjà amélioré leur discours ou fait évoluer l’image des femmes dans leurs campagnes, un déni regrettable empêche notre profession d’être exemplaire. Les grand.e.s « mentors de la com’ » confondent encore féminisme et responsabilité de la profession dans notre société en pleine mutation. Pourtant, représenter les femmes et la place qu’elles tiennent avec respect ne semble pas si engageant.
Sous le couvert d’une profession où le sens artistique est fortement requis et très développé, nous pourrions tout nous permettre ? Souvent, le second degré est aussi mis en avant pour justifier certaines campagnes à l’humour déplacé… Inférioriser ou faire des femmes un objet sexuel serait-il un ressort humoristique incontournable ?
La créativité, atout majeur contre le sexisme
Il est grand temps de le réaliser : le modèle féminin que nous proposons au travers des campagnes de publicité et de la communication -RH, interne…- influe sur les comportements et la représentation des femmes. Non, contrairement à ce qu’une publicité prétendait, le point G des femmes n’est pas dans leur penderie ! Non, elles ne veulent pas non plus être offertes aux hommes comme le propose la publicité Yves Saint Laurent ! Les violences faites aux femmes étant toujours aussi nombreuses dans notre pays, alors pourquoi inciter à la violence et à la soumission ?
Et c’est bien de créativité dont il s’agit ici ! Cette formidable créativité, ainsi que le talent des communicant.e.s, permettent de trouver d’autres ressorts pour sortir du ringardisme du sexisme, avec humour, finesse, intelligence… Sans oublier une bonne dose de modernité.
Alors, merci à M6 qui a osé s’attaquer à un sujet encore bien trop tabou dans notre société et si mal compris. Soutenons les femmes et les hommes qui luttent contre ce sexisme qui inonde notre pays. Plus que jamais, la communication et la publicité doivent proposer de nouveaux modèles… De manière à pousser les femmes à prendre confiance en elles pour qu’elles prennent, avec les hommes, la place qu’elles méritent dans notre société.