21 mars 2018

Temps de lecture : 3 min

Le LegalTech veut démocratiser la propriété intellectuelle

Depuis novembre 2017, une plate-forme française inédite de LegalTech, Ipocamp, veut démocratiser l'accès à la propriété intellectuelle. Parce qu'une protection effective et accessible d'une œuvre peut ré-inventer son partage.

Depuis novembre 2017, une plate-forme française inédite de LegalTech, Ipocamp, veut démocratiser l’accès à la propriété intellectuelle. Parce qu’une protection effective et accessible d’une oeuvre peut ré-inventer son partage.

 » Pour que le monde de demain soit fait du talent de chacun « . La rime en prime, la tagline transpire la campagne mielleuse pour banque mal aimée en déficit d’image. Mais comme en matière de slogan l’habit sémantique ne fait pas le moine, la posture marketing bisounours n’est pas là pour recréer du lien affectif. Non, elle promeut un nouveau champ d’action de la blockchain, incarné par la start-up française de LegalTech Ipocamp : la propriété intellectuelle accessible à tous avec un copyright 2.0 universel. Lancée en novembre 2017 par Arnaud Cheyssial, entrepreneur, et Barthélemy Lemiale, avocat au barreau de Paris, la plateforme inédite permet à tout un chacun de protéger ses créations artistiques qu’elles soient visuelles, sonores ou littéraires, pour moins d’1 euro par mois.  » Contrairement à l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, le réflexe de protection d’une création et pas seulement des textes, est assez faible en France. La faute à un déficit d’accès à la propriété intellectuelle et à un désamour avec les outils classiques de protection, qui sont trop onéreux « , explique Arnaud Cheyssial, pour lequel Ipocamp  » ringuardise les solutions traditionnelles, trop chères et qui doivent être renouvelées tous les cinq ans. Elles sont l’apanage d’un monde ancien de classification et d’archivage « . En assurant lui donner un bon méchant coup de vieux par la glorification d’une technologie simplificatrice d’utilité presque publique, Ipocamp reprend le produit d’appel des fleurons français de la Legaltech.

Avec sa logique d’un pair à pair organique affranchi de l’existence d’une plateforme centralisatrice, la blockchain Ethereum  – » publique et transparente, dans laquelle la confiance est distribuée dans tous les blocs d’information « , selon Arnaud Cheyssial- permettrait donc de renouveler et de démocratiser l’accès à la propriété intellectuelle. Définie par son co-fondateur comme  » une gouttière dans laquelle on dépose sa créa en la faisant glisser dans la blockchain « , Ipocamp propose un fonctionnement simplifié pour déposer, stocker, certifier et horodater une oeuvre en un clic.

 » En finir avec la culture de la paranoïa et du secret « 

 » Son faible coût permet également de déposer des versions successives et donc d’être protéger tout au long du processus de création. C’est cette protection au fil de l’eau qui définit le chemin créatif d’une oeuvre protégée. C’est cette originalité, très appréciée par les juges, qui fait le grand trait d’union avec le brevet, qui reste un monopole d’Etat en France « , argumente Arnaud Cheyssial. Une fois le dépôt de l’oeuvre effectué, Ipocamp délivre un certificat horodaté prouvant la date certaine de l’antériorité et la paternité. Partager ses travaux avec les tiers de manière sécurisée est également possible sur une plateforme qui finalement  » répond à un sujet vieux de trois siècle : comment prémunir ses écrits et ses créations de la contrefaçon et du plagiat « , vulgarise le patron d’Ipocamp.

Quid du stockage ? Par la  » sauvegarde de toute forme d’œuvres de l’esprit dans un coffre-fort blockchainisé via Cloud Watt, le producteur souverain d’énergie numérique d’Orange « . Sur le papier, sa mission est donc claire : prouver l’originalité et la paternité de toutes les œuvres pour que leurs créateurs puissent valoriser leurs travaux et de les diffuser en toute confiance. Si le progrès nait du partage, partager en toute sérénité est devenu aujourd’hui fondamental.  » C’est pour en finir avec la culture de la paranoïa et du secret qu’une protection effective et accessible peut ré-inventer le partage. Dans le futur proche et intelligent, un créateur pourrait déposer sa vidéo dans Ipocamp et la partager via un smart contrat de diffusion qui pourrait stipuler que chaque lecture de la vidéo par un internaute déclenche, au profit du créateur, un micro-paiement en crypto monnaie au fil de l’eau « , développe Arnaud Cheyssial. La révolution LegalTech est en marche.

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