Monoprix qui s’allie avec le diable Amazon, Leclerc qui débarque à Paris avec un service de livraison à domicile, Franprix qui teste des superettes ouvertes 24 heures sur 24 – une première en France – le monde de la distribution française est en pleine révolution
Nous avons titré notre toute dernière revue N°24: « si tu ne viens pas au retail, il viendra à toi ». Et nous avions bien raison. Le retail n’a pas le choix, s’il ne veut pas vivre son Jour du Jugement. La part de la distribution en ligne dans le commerce de détail est passée dans notre pays de près de 2 % à plus de 7 % en dix ans. Et ça ne va pas mieux ailleurs. Aux États-Unis, plus de 8 000 magasins ont fermé leurs portes en 2017, un niveau qui surpasse celui de 2009 en plein cœur de la récession !
Face à lui, un consommateur qui veut tout tout de suite, papillonne et ne se contente plus de quelques marques ou magasins. Qui, un jour, achète dans la petite boutique de sa rue et une autre fois se rue dans les grandes surfaces. Pour l’attirer, il faut lui proposer à la fois une véritable expérience en magasin et un service irréprochable, sinon il reste chez lui et commande sur Internet. Versatile, il se laisse aller à suivre aveuglément les conseils de ses « amis » sur les réseaux sociaux. Et de toute façon, la possession l’intéresse moins qu’avant. Il préfère louer ou partager biens ou services.
Pas facile alors en effet pour le retail de trouver la meilleure stratégie pour capturer ce consommateur et le transformer en shopper. Pour ne pas mourir, il doit à la fois lui raconter une nouvelle histoire et se réinventer en permanence. Travailler les data des clients et se battre bec et ongles contre les mastodontes de l’e-commerce. Se digitaliser et mettre de plus en plus d’humain. Un beau challenge que le retail peut et doit gagner…