Où en sont le véganisme, le végatarianisme et le bio en 2018 ? Une tendance de niche pleine d’avenir pour les marques comme nous le démontrent les études de BrandWatch et de l’Agence Bio. La clé aussi d’un développement confirmé par des enseignes comme Naturalia, Bjorg, Céréal ou encore La Vie Claire…
Pour préserver l’environnement, réduire le gaspillage des ressources d’énergies, respecter la nature et les animaux, favoriser la biodiversité, protéger la santé de nos enfants, retrouver le goût des bons produits, soutenir l’économie réelle et locale, encourager la création d’emplois en milieu rural… les raisons sont multiples, pertinentes et portent le marché du bio depuis maintenant 40 ans. Le développement de cette culture du mieux vivre, passant par un style de vie plus éthique et responsable, inclue inévitablement de nouveaux modes de consommation.
Si certains s’acharnent à croire que l’économie va s’effondrer à cause de ceux qui prennent la décision d’arrêter de consommer la chair animale en tout genre, ils sont peut-être passés à coté de cette histoire de circuit court, de consommer local, mais surtout des chiffres de la récente étude de l’Agence Bio (agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique). Celle-ci démontre le vecteur de croissance pour l’économie française du bio qui comptait, en 2016, quelques 118 000 emplois directs avec une croissance annuelle moyenne de 8,4% par an depuis 4 ans. Elle souligne aussi une hausse de 21,7% de consommation de produits certifiés bio par les Français depuis 2015. Alors que la culture végane ne semble qu’un horizon pour certains, les secteurs sont de plus en plus nombreux à prendre le pas dans un engagement de responsabilité et à s’inscrire dans une dynamique qui rime avec éthique.
Le bio, un marché porteur
En effet, comme l’explorait récemment INfluencia, les enseignes sont de plus en plus nombreuses à miser sur le bio, conscientes de la carte à y jouer. Parmi elles, Bjorg, Céréal, La Vie Claire, Jardin Bio ou encore Naturalia. Cette dernière, à l’occasion de ses 45 ans, célèbre ses valeurs avec un nouveau packaging imaginé par l’agence CBA Design en jouant sur les mots, en union avec son confrère Monoprix qui célèbre, en même temps, les 25 ans de sa gamme bio. En parallèle de la distribution, le bio ne se cantonne plus aux fruits et légumes et investit tous les secteurs allant de l’habillement aux cosmétiques en passant même par les croquettes pour chiens et chats. Les concept-stores » green friendly « , marques de prêt-à-porter véganes, guides de restauration végane et autres projets fleurissent dans les métropoles. Et pour les Parisiens en manque de jardin, on peut même trouver un potager 100% bio où se balader au Bois de Vincennes.
Les médias sociaux pour mieux comprendre la culture végane
Une récente étude BrandWatch analyse ces comportements via les réseaux sociaux et établit la fréquence de ceux-ci en France, aux US et en Angleterre. « Vegan » et « végétarien » : des termes qui enregistrent 5 fois moins de tweets chez les frenchies par rapport aux Anglais ! On note que le mot « vegan » revient plus souvent mais dans des conditions moins positives que pour le mot « végétarien ».
Au-delà de la twittosphère, il semblerait qu’Instagram soit un terrain de discussion beaucoup plus positif. Là, les mentions sont à 95% associées à des sentiments positifs alors que sur Twitter, elles chutent à 38%. Mais qui se cache derrière ces discussions ? Des femmes majoritairement, autrices de 62% des posts. Mais aussi et surtout… des millennials ! On vous bassine en vous rappelant que cette génération veut du vrai, de l’authentique, de l’éco-responsable, donc pas de surprise lorsque l’on vous dit désormais que ces jeunes affichent la protection des animaux, et une vie santé comme causes dans leur » bio » sur Twitter et Instagram. Cela fait partie de leur quotidien.
Vers une société plus responsable
En 2015, le terme anglais vegan se francise et devient » végane » dans le Petit Robert. En 2018, on en compte, en France, près de 20 000. Des Français qui ont fait le choix de renoncer à tout type de consommation incluant la traite animalière que ce soit pour l’alimentation (oeuf, fromage, miel, viande, poisson), la cosmétique (11,5 millions d’animaux sont utilisés chaque année en Europe dans le cadre d’expériences scientifiques dont 2,2 millions en France et une partie pour servir la cosmétique), mais aussi l’habillement : adieu la laine de mouton, les bottes en python et les écharpes en poil de lapin…
Si la puissance des mégaphones des associations pendant les manifestations » anti-fourrure » avaient déjà pu alerter certains de l’impact de l’industrie de la mode sur les animaux, les bottes en cuir et pulls en laine ne semblent pas en affoler beaucoup. En 40 ans, la moitié des animaux de la planète bleue ont disparu. On compte 100 fois plus de disparitions d’espèces animales depuis 1900. Un rythme éreintant qui laisse présager une prochaine 6ème extinction, détrônant celle des dinosaures. Oui oui dinosaures, vous avez bien entendu. En bref, le constat est alarmant, la liste des chiffres qui donnent le vertige est non exhaustive et la prise de conscience des hommes n’en est qu’à ses balbutiements. La tendance du » mieux consommer » apparait donc comme un point d’entrée positif vers une société plus durable, mais pour les sceptiques ou bons vivants qui ne sauraient se passer de quelques petites entraves au régime alimentaire lié au végatarianisme et véganisme, on a trouvé un mot aussi : flexitarien. Une consommation responsable, avec modération, et c’est déjà ça !
Graphiques issus de l’étude Brandwatch ci-dessous
Naturalia et son nouveau packaging
Pour les curieux, un reportage qui alimente la question d’une culture végane