La Fondation Tara Expédition et l’agence FF Los Angeles, ont lancé « Ocean Miner », un dispositif permettant à l’océan de générer la cryptomonnaie pour financer sa propre préservation et son département recherche et développement.
« La mer est un espace de rigueur et de liberté », disait Victor Hugo. En 2018, elle est avant tout un formidable employeur de chercheurs et scientifiques oeuvrant à la préservation de notre environnement. Surtout pour le pays de Molière qui, fort de ses 11,1 millions de Km2 de façade maritime, peut se targuer d’une deuxième place juste derrière les Etats Unis. Prends ça dans les dents le Royaume Uni. Pourtant, la problématique environnementale mobilise difficilement l’opinion, les classes politiques ou les investisseurs soucieux d’alimenter la recherche marine. Pour bonne preuve ? Les 3% que représentent les dons faits à l’environnement sur l’ensemble des associations caritatives. Difficile de blâmer uniquement Donald Trump.
Une maison de verre pour sauver la mer
Depuis 15 ans, la Fondation Tara Expéditions sillonne les mers du globe pour étudier et comprendre l’Océan face au changement climatique. Face au désintérêt de l’opinion autour cette question primordiale, elle a imaginé, en collaboration avec FF Los Angles, un dispositif appelé « Ocean Miner ». Il s’agit d’une turbine hydraulique, installée en Bretagne, dans le Morbihan, et qui génère de l’électricité grâce aux forts courants marins de la région. Cerise sur le gâteau et ère du digital oblige : le système d’énergie renouvelable a été relié à un ordinateur spécialisé dans le mining, c’est à dire la production de bitcoins.
La création de cette crypto-monnaie via le mining est un processus informatique d’enregistrement de transactions, réalisées avec ce que l’on nomme la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, décentralisée et garante des origines ou des mouvements. Chaque transaction enregistrée génère en contrepartie une fraction de bitcoin en faveur du propriétaire de l’ordinateur. Cette monnaie digitale est ensuite convertible en euros et peut donc être directement réinvestie dans la recherche sur l’Océan. Le système est entièrement autonome et autosuffisant.
Afin de minimiser l’impact visuel sur le territoire breton, l’ordinateur et ses composants ont été installés dans une petite maison côtière recouverte de miroirs. En plus de son rôle innovant, qu’on se le dise, cette « bicoque » a sérieusement de la gueule. De là à la réserver sur Airbnb pour votre prochaine escapade bretonne, il n’y a qu’un pas !
La RSE à la sauce FF LA
L’agence FF LA n’en est pas à son coup d’essai environnemental. Par le biais de ses filiales implantés à Los Angeles ou encore à Shangai, elle est une habituée des opé menées avec des associations caritatives. En témoignent celle d’avril 2017 ou cette autre tout juste diffusée, dans les deux cas pour Sea Shepherd. « Au fil des années, FF s’est activement engagée dans une série de projets créatifs de « social responsibility ». Aujourd’hui, nous avons décidé de concentrer notre créativité sur un domaine d’une importance capitale qui ne reçoit pas l’attention dont il a besoin : nos océans », explique Fred et Farid, les deux fondateurs de l’agence qui osent se jeter à l’eau.
La collecte humanitaire 2.0
La blockchain se politise… et ça fait du bien. Après un mois de fonctionnement de la turbine et de production de bitcoin, « Ocean Miner » a permis à la Fondation Tara de collecter près de 0, 0015414 BTC par jour, soit 200 € par mois sur la période d’installation. Certes, le montant paraît dérisoire, mais il témoigne d’une démocratisation progressive du procédé de financement et d’une collecte à l’échelle internationale, permise par la blockchain.
Pour mobiliser encore plus les consciences, l’installation a été mise en scène dans un spot vidéo diffusé sur les réseaux sociaux et qui se clôture par un appel aux dons sur le site internet de la fondation. « Cette installation ne permettra en aucun cas de couvrir les besoins de la recherche scientifique, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais c’est un moyen de rappeler que des solutions sont à portée de main, que seule la mobilisation de tous permettra de financer la recherche pour étudier, comprendre et mieux préserver l’avenir de nos mers », explique Romain Troublé, Directeur Général de la Fondation Tara Expéditions. Le message est limpide : les océans et les mers peuvent fournir les moyens de leur propre sauvegarde… à condition que l’homme décide de les mettre en oeuvre. Dons. Actions.