Nom du groupe : Gangsta Grill. Nom du morceau : « You don’t need all that meat ». #BBQsong créée par 84.Paris pour Greenpeace France pourrait bien être un des tubes de l’été. Mais son seul objectif est de protéger les consommateurs, les animaux et la planète.
Comment aborder un sujet de société, sérieux et essentiel mais qui peut fâcher -comme manger responsable pour protéger l’environnement- sans être un bonnet de nuit et s’aliéner l’attention de ses publics et plus si affinité, qui n’aspirent qu’à de la légèreté tandis que l’été bat son plein ? Le faire en musique sous forme de clip vidéo. Et si possible en créant une rengaine suffisamment entraînante et décalée pour que chacun se l’approprie. Mais aussi la partager dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux, donnant une résonnance amplifiée et populaire au message on ne peut plus engagé.
Saucisses, brochettes, côtelettes boudées… tel est votre destin
C’est le parti pris de l’agence 84.Paris avec l’improbable « You don’t need all that meat » créé pour Greenpeace France qui profite de l’été- période propice aux barbecues- pour prendre la parole justement sur la consommation de viande faite sans discernement tant en termes de récurrence que de qualité. Et rappeler que l’élevage industriel rend malade les consommateurs, les animaux et par voie de conséquence la planète. En effet, avec près de 80 % des animaux qui sont élevés dans des élevages mécaniques et optimisés, la production industrielle de viande génère d’énormes problèmes sanitaires et environnementaux dont 14 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, une pollution de l’eau et la déforestation massive dans certaines régions du globe. De plus, avec 86 kg de viande par personne et par an en moyenne, les Français consomment toujours beaucoup trop de viande, plus du double de la moyenne mondiale. Les perspectives ne sont pas rassurantes : d’ici à 2050, la consommation de viande pourrait doubler dans le monde.
Agir est donc une urgence pour l’organisation, pour inciter d’une part à en manger moins mais de meilleure qualité et bio. Pour d’autre part, répertorier toutes les solutions qui existent pour un meilleur respect de l’environnement comme adopter un régime végétalien, végétarien, privilégier des alternatives végétales aux protéines animales plusieurs fois par semaine ou encore opter pour les ingrédients issus de modes de production écologique, sans OGM, ni antibiotique, qui assurent également un meilleur bien-être à l’animal.
Hommage à Notorious Big, B-REAL, Snoop Dogg et Billy Lawrence
Pourtant si le message est militant, la campagne -en appoint d’un appel aux dons- n’est ni radicale ni stigmatisante, préférant un propos pédagogique sur un ton fun et rythmé avec des paroles qui alertent sur les méfaits sur la santé et l’environnement et qui incitent à une consommation responsable. « (…) Il ne s’agit pas de se priver cet été, mais de consommer moins et mieux : diminuer la proportion de viande au profit des légumes, et privilégier la viande de qualité, produite localement », confirme Laure Ducos, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France.
Reprenant les codes des tubes hip-hop/rap des années 90, le clip musical, pendant 3 minutes 20, met en scène des animojis rappeurs poulet, boeuf, cochon et agneau -les Gangsta Grill- qui en appellent à la raison et à la curiosité des amateurs de barbecue. Au micro : le beatboxer et imitateur français Eklips qui s’est glissé dans la peau de Notorious B.I.G., de B-Real du groupe Cypress Hill, et de Snoop Dogg. A la création : Olivier Bienaimé, Hervé Bienaimé (DC), Léo Sattin (DA), Etienne Vaast (CR), Attention aux Chiens (production son).
Le guilty pleasure audio, un bon sillon aussi pour Monoprix
Sympathique et a priori efficace, cette mécanique du clip/campagne n’est pas une première. En avril dernier, Monoprix et son agence Rosapark s’étaient engagées avec brio dans le sillon en réalisant avec le collectif Traktor, le clip vidéo très décalé « The Worst Song In The World », pour mettre en avant les services de livraison du distributeur.
« Pour concevoir « la pire chanson du monde », nous avons surtout cherché à mettre en scène l’univers musical le plus éloigné possible de la jeune femme », expliquait alors Gilles Fichteberg, co-fondateur de Rosapark « C’est un clash de générations, de styles, de goûts. Mais nous nous sommes aussi efforcés de faire en sorte que cette chanson soit un guilty pleasure, le genre de chanson qu’on adore écouter même si on ne l’avoue pas aux autres ». Un parti pris publicitaire « gaguesque » mais au succès certain comme en témoignent les 218 541 vues sur la seule chaîne YouTube. Sachant que la vidéo a été aussi diffusée en catch-up sur TF1, en trueview sur Dailymotion ainsi que sur tous les réseaux de la marque. Lalalala…