19 septembre 2018

Temps de lecture : 1 min

Les nouveaux Citizen Kane

Jeff Bezos s’était offert le « Washington Post », l’homme d’affaires John Henryle, le Boston Globe, Laurence Powell Jobs (la veuve de Steve) avait pris une participation majoritaire dans « The Atlantic », Patrick Soon-Shiong, le milliardaire des biotech avait racheté en juillet dernier le « Los Angeles Times », Warren Buffet s’était emparé d’une trentaine de quotidiens locaux ou spécialisés. Et c’est au tour cette semaine, du fondateur de Salesforce Marc Benioff de reprendre « Time » pour 190 millions de dollars…

Jeff Bezos s’était offert le « Washington Post », l’homme d’affaires John Henryle, le Boston Globe, Laurence Powell Jobs (la veuve de Steve) avait pris une participation majoritaire dans « The Atlantic », Patrick Soon-Shiong, le milliardaire des biotech avait racheté en juillet dernier le « Los Angeles Times », Warren Buffet s’était emparé d’une trentaine de quotidiens locaux ou spécialisés. Et c’est au tour cette semaine, du fondateur de Salesforce Marc Benioff de reprendre « Time » pour 190 millions de dollars…

Ces médias que l’on dit moribonds n’en finissent décidément pas de faire rêver les industriels, les rois des telecoms et du web. En France les Xavier Niel, Mathieu Pigasse, Vincent Bolloré et autres Patrick Drahi ont pris l’habitude d’investir significativement dans nos principaux titres quotidiens et hebdomadaires, mais aussi nos radios et nos chaînes de télévision, sans que cela ne choque personne. Marianne a été revendue à un homme d’affaires tchèque. Et la liste pourrait se poursuivre.

Business  et liberté de la presse ne vont pas ensemble. Ce qui est curieux, c’est qu’il semble que la rentabilité ne soit pas le but recherché en premier par les repreneurs de ces titres.  Alors, pourquoi ces rachats ?  Par amour des médias ? Par philanthropie ? Ou plutôt par narcissisme ? Outil  de pouvoir et d’influence ? Certainement. Les chemins qu’emprunte l’information sont balisés et concentrés dans les mains des milliardaires de tous les pays. Quelque soit le but qu’ils recherchent, il faut s’inquiéter pour la liberté de la presse. Quels moyens avons-nous de nous protéger de cette marchandisation ?  Il est urgent  d’y réfléchir.

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