17 mètres de hauteur par 202 mètres de longueur, l’ « avis de travaux » onirique et projectif en pleine façade de Paris-Orly Sud raconte les ambitions d’ADP en transformant cet aéroport. En jeu : l’image de la marque et celle de la France.
3200m2 -soit 16 terrains de tennis- recouverts d’une illustration contemporaine et onirique. Avec cette œuvre monumentale, le Groupe ADP exploite un de ses trésors en terme de support : la façade de Paris-Orly Sud pour afficher haut et clair son projet en cours de transformation de cet aéroport. En effet, qu’on soit passagers, salariés, riverains ou qu’on circule sur la N7 et la 106 en venant de Paris, impossible d’échapper à cette fresque artistique d’ampleur qui se présente comme un geste d’accueil en plus d’être informative. Mettant à l’honneur la communication extérieure.
Signée : « Paris-Orly Change », sa réalisation a été confiée à Ray Oranges, illustrateur italien choisi par Babel, agence de Groupe ADP, pour « sa capacité à raconter une histoire entière avec quelques détails bien précis. Mais aussi pour sa maîtrise de la narration en volume avec ses ombres et lumières et de façon épurée ».
Entrer en résonnance avec les projets d’infrastructures
Une démarche qui l’a bel et bien guidé pour réaliser ce message au format démesuré comme il l’explique : « Ma vision créative vient de l’endroit où j’ai grandi, la Calabre. Le paysage calabrais est comme une toile abstraite où de vastes espaces vides sont inondés par la forte lumière, se traduisant par des ombres dramatiques -d’où mon amour pour la géométrie. Lorsque je me suis rendu compte de l’ampleur de l’œuvre sur laquelle j’allais travailler, j’ai ressenti un sentiment de vertige. Je crée mes œuvres numériquement et travaille en général sur des toiles de format A4, mais cette fois-ci la toile a une largeur de 130 mètres. Parfois le vertige peut vous pousser à surmonter tous les obstacles, à passer au niveau supérieur, et c’est précisément ce qui s’est passé ».
D’autant mieux que l’agence lui avait proposé de traduire de façon décalée les 3 thèmes majeurs de la transformation : l’accessibilité du nouveau terminal unique de Paris-Orly, les grands travaux architecturaux et l’attention permanente portée aux voyageurs. D’où le choix d’un lever de rideau poétique, artistique et projectif qui laisse une grande place à l’imaginaire. « Pour cette façade magistrale, nous avons choisi Ray Oranges pour son esthétique futuriste et contemporaine », détaille Delphine Bommelaer, Directrice de Création Design chez Babel « Il compose une image mettant en scène les transformations d’Orly, aéroport plus accessible, plus lumineux, où le service aux voyageurs est clé. Il ré-interprète le rayonnement identitaire de la marque Paris Aéroport qui structure toute la composition ».
Poétique, architectural et esthétique
Colorée et aux traits résolument dynamiques symbolisant les principales thématiques de ce site (les avions, la capitale, le public et l’interaction), elle a pour objectif de délivrer l’ambition du vaste chantier de réhabilitation engagé depuis 2013 à travers une vision projective. « Ces travaux ont pour objectif d’augmenter les capacités d’accueil et la qualité de service de Paris-Orly mais également son accessibilité dans le cadre du grand Paris », confirme Régis Lacote, directeur de l’aéroport Paris-Orly, « cette fresque incarne ce « nouvel envol » et manifeste notre volonté de toujours mieux accueillir nos passagers ». Une promesse bientôt tenue, car d’ici avril 2019, un nouveau bâtiment sera ouvert et reliera les deux terminaux historiques pour n’en créer plus qu’un seul.
Image de la marque et de la France
Une expérience artistique qui n’est pas une première pour ce site, car sa façade a déjà hébergé plusieurs habillages aussi grandioses. D’abord en 2014, « I’m the guest » représentait une mosaïque de 7000 visages de passagers, de salariés, de partenaires et de riverains complétée d’un immense « Bienvenue ». Puis, en 2016, « Welcome stories », qui a permis de recueillir les témoignages, les souvenirs et les belles histoires de ces mêmes publics, a été magnifiquement interprétée par Jean-Charles de Castel bajac.
Tout.e voyageur.se transitant par une gare ou un aéroport le dit, ces lieux sont la porte d’entrée d’un pays, d’une région, d’une ville… Une impression qui conditionne beaucoup l’expérience qu’il ou elle retirera finalement de son séjour. Qui donne aussi à ceux qui y travaillent ou les cotoient un sentiment de fierté. D’où les efforts de nombreux opérateurs pour rénover et améliorer ces lieux en espaces culturels, de divertissements et commerçants pour tromper l’attente, effacer la fatigue ou parer en termes d’emplettes au plus pressé le temps d’une escale. Une démarche qui passe aussi par la signalétique, le design et l’esthétisme. En ne lésinant pas sur ces points depuis plusieurs années, le Groupe ADP est légitime pour le faire savoir. Un message et une expérience qui s’envoleront ailleurs dans le monde en même temps que ceux qui l’ont vécu et qui contribueront à la réputation d’un lieu, de sa géographie, d’un savoir faire, mieux à faire rayonner le made in France.