Black Friday ou le summum de la surconsommation décomplexée. Pour s’en moquer, Naturalia détourne l’événement annuel à sa sauce écolo et sensibilise les Français sur les atouts de la vente en vrac et lance : Vrack Friday, une campagne toute en jeux de mots signée l’agence Altmann + Pacreau.
Littéralement « vendredi noir » (de monde), Black Friday est LA journée annuelle qui marque le coup d’envoi de la période des achats de fin d’année et n’épargne aucune enseigne. Soldes et promotions phénoménales à gogo, les consommateurs consomment et surconsomment. 24 heures de courses effrénées durant lesquelles les bonnes résolutions du mieux consommer passent bien évidemment à la trappe. Et pourtant, cette journée tombe en plein pendant la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) qui tient lieu du 17 au 25 novembre 2018, un comble !
Enseigne iconique et avant-gardiste de la grande distribution bio, Naturalia ne passe pas à côté de ses engagements et profite de cette période pour sensibiliser et initier les Français au zéro déchet avec une alternative aux emballages polluants : le vrac. Black Friday devient alors Vrack Friday. Et pour attirer les foules, l’enseigne proposera 4 jours de découverte des produits avec 20 % de réduction sur ce rayon. Et pour les sceptiques addicts au plastique, des dégustations en magasins et un sac à vrac en coton bio seront proposés, pour être « libre d’adopter les bons gestes sans avoir à ramener ses bocaux ».
Une communication en vrac
Un détournement écolo qui prend vie en image via une campagne signée Altmann + Pacreau. Puisque les produits sont en vrac, les messages de la campagne le seront aussi ! Fidèle à son identité, la marque joue avec les mots, avec des lettres en vrac qui retrouvent facilement leur place : « Puor muiex cnosommer, cnosommez en varc », « Ahceter en varc, c’ets moisn de palstiqeu puor la narute », sans oublier Naturalia qui devient « Nataraliu ». Une communication en vrac mais au message simple, positif et engagé mis en scène sur des affiches points de vente et diffusées sur les réseaux sociaux avec une seule ambition : rappeler aux Français qu’il est facile d’adopter des habitudes positives pour l’environnement.
Habitat se joue aussi des mots pour mieux parler
À l’occasion de ses 45 ans, en avril dernier, la marque a dévoilé un nouveau packaging imaginé par l’agence CBA Design jouant déjà alors la carte du langage, en union avec son confrère Monoprix qui célébrait au même moment les 25 ans de sa gamme bio. Une stratégie du mot et du packaging qui fait sens et qui séduit les consommateurs en quête de sens, bouillonnants dans une culture du mieux vivre, plus éthique et responsable de plus en plus évidente et urgente, incluant de nouveaux modes de consommation alternatifs et engagés.
Et si le groupe Monoprix l’a bien compris, d’autres aussi s’emparent des atouts du langage et de ses tournures à l’infini. Nouvelle preuve avec l’enseigne d’ameublement Habitat qui sort une campagne signée Les Gros Mots, (qui porte ici bien son nom). Marta, la chaise qui a un dilemme shakespearien : « hêtre ou ne pas hêtre »; Ginger, la tasse convaincue que les soucoupes existent, ou encore Armand, la lampe couche-tard qui adore les champignons halogènes : plus de 150 références produits et tout autant de phrases anthropomorphiques qui frôlent parfois la sociologie des objets pour donner vie à mobilier d’intérieur à la personnalité bien trempée.