21 novembre 2018

Temps de lecture : 3 min

Sur la piste de la révolution technologique

L’IA, le cloud, les incubateurs, les start-up, des centres de formation innovants, des challenges… la jeune génération en Afrique possède les codes pour entreprendre et développer des applications locales et utiles. Son potentiel et sa motivation n’échappent pas aux géants internationaux des tech et d’Internet.

L’IA, le cloud, les incubateurs, les start-up, des centres de formation innovants, des challenges… la jeune génération en Afrique possède les codes pour entreprendre et développer des applications locales et utiles. Son potentiel et sa motivation n’échappent pas aux géants internationaux des tech et d’Internet.

L’élan entrepreneurial sur fond de numérique en Afrique ne passe pas son tour. Les initiatives bouillonnent. Comme en témoignent les succès des challenges organisés par Cisco Global Problem Solver Challenge et IBM Watson AI Xprize qui récompensent et dotent les jeunes pousses les plus prometteuses. Mais aussi par Seedstars qui soutient depuis 5 ans des start-up issues de pays émergents ou encore Johnson & Johnson qui lance la deuxième édition de son Africa Innovation Challenge . Le premier réunit actuellement dans un dernier round en Gambie pas moins de 9 start-up au profil très divers : Leka (livraison de nourriture), Educare (ed-tech), Gamdjary (collecte et gestion de données), Kameko (appli de taxi), Money Farm Gambia (agri tech), Nestshet Clinical Service (e-santé), Ping Money (fintech), Tecquil (recrutement) et Wonma (sport). La gagnante aura le privilège de participer à la finale lors du Seedstars Summit, en avril 2019, en Suisse. Parmi les récompenses, une dotation de 1 M$.

Le concours de J&J qui réunit des initiatives exclusivement dans le domaine de la santé et de l’environnement, permettra aux gagnants de bénéficier d’un coaching personnalisé et de la somme de 50000 $. Avec ce défi qui comprend six nouvelles catégories (plantes, emballage, plateforme d’assistance médicale, santé mentale, outils e-santé et soins chirurgicaux), comme l’expliquait lors de la présentation Josh Ghaim, chief technology officer chez Johnson & Johnson : « le but est d’apporter notre expérience à des entrepreneurs locaux pour donner forme à leurs solutions qui doivent être créatives, de large impact social et rapidement efficaces et applicables dans des zones en manque cruel de solutions et où il y a urgence ». Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 16 janvier 2019 mais seuls les projets capables de démontrer leur potentiel en termes de concept et de développement concret et durable, seront sélectionnés.

Former, incuber, innover et développer des solutions concrètes et locales

Mais cette nouvelle génération d’entrepreneurs innovants et curieux de trouver des solutions adaptées et nécessaires à leurs communautés, n’est pas le fait d’un coup de baguette magique. Elle se révèle en partie grâce aux centres d’innovation qui se multiplient sur le continent, que certains géants high tech occidentaux investissent allègrement. A l’image de Facebook avec son accélérateur de start-up NG_Hub, et Google (implanté en Afrique depuis 10 ans via Launchpad Accelerator Africa) qui sont notamment intéressés par Yabacon Valley à Yaba, le quartier des nouvelles technologies de Lagos au Nigéria. Sans compter la récente annonce du lancement par Google à Accra au Ghana (après Paris, Zurich, Tokyo, Pékin, Montréal, Toronto, Seattle, Boston, Tel-Aviv et New York) de Lab, le premier centre de recherche en intelligence artificielle en Afrique. Dédié à la santé, l’éducation et l’agriculture, il sera dirigé par le Sénégalais Moustapha Cissé, ex Facebook et diplômé d’un doctorat en science de l’informatique à l’Université Pierre et Marie Curie. En ligne de mire : la formation sur place de jeunes experts tech et l’innovation pour résoudre des problématiques concrètes et locales.

Ils viendront grossir les rangs des futurs codeurs et développeurs qui peuvent déjà se former à Kigali (Rwanda) où un programme en « machine learning » élaborée avec l’université américaine Carnegie-Mellon est enseigné tout comme dans les universités du Cap en Afrique du Sud ou dans quelques établissement du Maghreb. De même l’Institut Africain des Sciences Mathématiques (AIMS) « épaule dans ses centres d’excellence en réseau, ses meilleurs étudiants pour qu’ils innovent dans les domaines de l’autosuffisance scientifique, éducation et économique ». Tandis que Google et Facebook (encore eux) co-affecteront 8 M$ pendant trois ans, dans un nouveau master en sciences de l’informatique dans le centre Aims de Kigali, dès 2018, puis dans celui d’Accra en 2019. Un investissement plus que calculé pour ces géants du web, car les perspectives de développement sont à haut potentiel, compte tenu de la population africaine composée actuellement d’environ 1,2 milliard de personnes, dont 60% ont moins de 24 ans. Un chiffre qui devrait doubler d’ici à 2050, selon les Nations Unies.

Explosion démographique annoncée et une population déjà très équipée

Autant d’indicateurs économiques et d’initiatives qui montrent que la jeune génération africaine compte bien ne pas louper cette révolution technologique. D’autant plus qu’elle est portée par des habitudes de connexion bien ancrées comme le démontre le taux d’équipement en téléphone portable des particuliers très élevé avec un nombre d’appareils, qui atteint déjà 350 millions et qui devrait encore doubler d’ici à 2020, selon les prospectives de Deloitte Afrique.

Une explosion due notamment aux prix de vente des smartphones, passés en moins de deux ans de 80 à 30 dollars. De plus, dans beaucoup de zones, le mobile est le seul moyen de communiquer et les Africains sont de plus en plus nombreux à utiliser des services gratuits comme Facebook Messenger, WhatsApp et Skype pour ne pas épuiser prématurément leurs forfaits payants… Des canaux propices au partage de savoir-faire ou d’expériences et à la transmission des solutions. Du pain béni !

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