BETC Digital est à Austin pour le festival interactif SXSW et partage avec nous chaque jour, en direct, ses impressions, trouvailles et surprises au fil des conférences, en direct du Texas.
Cette année, on célèbre une invention qui a complètement changé nos vies, j’ai nommé le World Wide Web. Oui, l’invention de Sir Tim Berners – Lee fêtera son trentième anniversaire la semaine prochaine. Et cet anniversaire symbolique est sans doute le moment de se poser des questions, de chercher des problèmes aux « dommages collatéraux » qu’a pu engendrer ce protocole extraordinaire, et d’inventer des solutions pour les 30 prochaines années. Si Tim Berners – Lee n’est pas à Austin, sans doute retenu par les préparatifs d’une grande fête, ses disciples sont bien présents et viennent nous raconter un nouveau protocole d’opérabilité du Web, qui pourrait changer totalement notre vision du Web s’il est adopté par de nombreux utilisateurs et organisations. John Bruce, de la société Inrupt, et Justin Bingham, CTO de Janeiro Digital, tous les deux proches collaborateurs de Berners – Lee viennent donc nous raconter leur histoire.
the Web as I envisioned it, we have not yet seen
Ils ouvrent avec une citation du grand maître qui donne le ton : « The Web as I envisioned it, we have not yet seen ». Les deux conférenciers nous expliquent ensuite que le problème du Web aujourd’hui est qu’il est devenu trop centralisé : les invasions de notre « privacy » se multiplient et nos datas sont finalement entre les mains des big 5.
SOLID à la rescousse
Ils ont donc inventé SOLID, une nouvelle solution open source, qui entend renverser complètement ce mouvement et remettre le pouvoir et les datas entre les mains des utilisateurs. Dit en anglais, ça donne quelque chose comme ça : « Solid empowers users and organizations to separate their data from the applications that use it ». OK, formidable, me direz-vous, mais comment ça marche concrètement ? Eh bien, concrètement, avec SOLID, chaque utilisateur du Web se trouve doté d’un « pod », une sorte de nœud dans le réseau, une maison virtuelle dans laquelle il va pouvoir héberger et contrôler toutes ses datas. Il en devient totalement maître et propriétaire et c’est lui qui, quand les applications ou les autres utilisateurs viennent frapper à sa porte, va donner l’autorisation à ces entités tierces d’accéder à ses datas. Dans un premier temps, SOLID résout donc un problème de plus en plus inquiétant dans le Web tel que nous le connaissons aujourd’hui. Mais la solution ne s’arrête pas là, elle promet également une meilleure interopérabilité des données.
toutes les applications communiqueront entre elles
L’interopérabilité, c’est tout simplement la possibilité pour toutes les applications de communiquer entre elles. Aujourd’hui, c’est compliqué, et nous ne pouvons pas faire fonctionner ensemble des applications aussi différentes que Outlook, Evernote, Facebok et Linkedin. Leurs intelligences restent séparées et ne peuvent pas se combiner pour donner plus de pouvoir à l’utilisateur. Bingham et Bruce nous montrent alors l’exemple d’un parcours utilisateur réinventé grâce à SOLID. Une journée avec des réunions qui s’enchaînent, mais une journée dans laquelle mon calendrier, mon logiciel de prise de notes, ma messagerie, mon logiciel de gestion de projet et toutes les personnes que je vais rencontrer dans la journée vont pouvoir communiquer entre eux, ce qui aboutit à une fluidité incroyable dans l’expérience qui nous est proposée.
rêve ou réalité ?
Alors, est-ce seulement un rêve, une utopie ? Non seulement les conférenciers nous expliquent qu’ils gèrent leur vie quotidienne et professionnelle avec SOLID depuis quasiment une année, mais qu’ils sont aujourd’hui en contact avec énormément d’entreprises et d’organisations étatiques qui souhaitent adopter la solution. Enfin et surtout, la communauté des développeurs est excitée comme jamais par le sujet : les projets et applications construits sur la solution open source se multiplient en ce moment comme des petits pains !