24 mars 2019

Temps de lecture : 3 min

Le choix des mots pour soigner les maux d’un monde genré

Le traducteur en ligne allemand ElaN Languages s’engage dans la promotion d’un langage libéré de ses schémas normatifs genrés et sexistes, et présente « The Unbias Button ». Une prise de parole orchestrée par l’agence J. Walter Thompson Amsterdam qui bouscule les mots, leur sens et leurs réalités pour un monde plus égalitaire et libéré d’une binarité assujettissante.

Le traducteur en ligne allemand ElaN Languages s’engage dans la promotion d’un langage libéré de ses schémas normatifs genrés et sexistes, et ​​présente « The Unbias Button ». Une prise de parole orchestrée par l’agence J. Walter Thompson Amsterdam qui bouscule les mots, leur sens et leurs réalités pour un monde plus égalitaire et libéré d’une binarité assujettissante.

Comment créer un monde où règne équilibre et égalité si notre vocabulaire reste imprégné d’un sexisme où « le masculin l’emporte sur le féminin » ? Puisque les mots façonnent le monde, il  est temps pour nous de les réinventer. À l’heure d’une écriture inclusive qui creuse doucement son sillon, d’autres acteurs changent les codes du langage afin de réequilibrer les rappports entre les individus.

Les mots façonnent le monde

Au quotidien, à la maison, comme sur le lieu de travail, les mots nous forment et nous transforment. Pour mettre en pratique ces formules, regardons par exemple quelques métiers et les perceptions que l’on s’en fait lorsque ceux-ci sont féminisés : un cuisinier vs une cuisinière, un maître, une maîtresse : vous admettrez que les connotations ne sont absolument pas égalitaires.

Dans la langue anglaise, la différence est d’autant plus probante que les métiers dits « masculins » ou originairement réservés aux hommes ont gardé le suffixe  « man » pour « homme » . Et c’est ainsi que « policeman »  « postman », « cameraman» , « fireman » créent des  barrières mentales pour l’inconscient collectif féminin qui sans y prendre garde,  s’empêchent d’exercer ce type de profession. Un des  résultats de l’enquête menée par ElaN Languages traduit bien ce problème : seulement 4% des jeunes filles disent  vouloir faire un de ces métiers lorsqu’elles seront grandes.

S’engager pour changer les perceptions

Comment pouvons-nous passer d’un monde ultra-genré, à un monde où les sexes sont équilibrés, si ces préjugés continuent de faire partie de notre langue vernaculaire  ? ELaN Languages pose  la question et y répond en s’attaquant à nos préjugés inconscients via la mise à jour de son outil de traduction en ligne avec une nouvelle fonctionnalité : « The Unbias Button » ou « Le Bouton Impartial ». Une démarche créative et incisive initiée par J. Walter Thompson Amsterdam.

Le principe ? Un plug-in imputé à l’algorithme de la plateforme, offre les traductions non biaisées, des mots qui le sont en principe.

Traduire les mots, traduire le monde

Elan s’est appuyée sur  une longue série de recherches et études sociolinguistiques, afin de mettre en évidence,  l’incidence directe du choix des mots sur notre façon de percevoir le monde. Et le résultat est tranchant : nous ne pouvons tendre vers une société mondiale égalitaire tant que nous ne ferons pas évoluer notre vocabulaire. La langue et le choix des mots pèse lourd dans l’attitude de chacun à l’égard du genre et de la profession.

Nouveaux mots pour monde plus juste

Avec « The Unbias Button », « businessman »  devient  « business person », « fireman »  devient ainsi « firefighter », tandis que « postman » devient « mail carrier ». Et si les mots neutres  redonnent du sens au féminin, ils  permettent  aussi au masculin d’investir certains métiers « typiquement » féminins comme « sage-femme », qui se traduit selon The Bias Button par « assistant de  naissance ». Des centaines de milliers de mots connaissent ainsi un renouveau neutre et essentiel au monde égalitaire que nous souhaitons faire naitre pour les générations en place et à venir. Une démarche qui s’inscrit avec force dans le mouvement #BalanceforBetter comme cri de ralliement vers un monde meilleur.

« En tant que partenaires de traduction, de formations linguistiques et de communication, nous sommes d’ardents défenseurs d’un langage non sexiste afin que tous les lecteurs puissent comprendre les textes sous leurs yeux: hommes, femmes et personnes qui ne s’identifient à aucun de ces textes.  Notre « bouton des non-conformités » cadre parfaitement avec notre mission : aider les uns et les autres à mieux se comprendre et créer ainsi un sentiment d’appartenance »,  souligne Robrecht Belien, PDG d’ElaN Languages.

Ensemble, c’est mieux !

Et comme pour insuffler le changement à l’échelle mondiale, ElaN appelle les géants de l’industrie que sont Google Translate, Itranslate et Yandex Translate, à s’emparer de ce mouvement en s’engageant à faire évoluer leurs plateformes respectives. Cohérente jusqu’au bout, elle met à leur disposition sa base de données complète et prête à être intégrée.

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