Rien. Rien de rien ce matin dans les locaux des Canaux. Unilever devait faire sa grande conférence sur les produits éco-conçus de Skip, Persil, Sun et Cif. La réunion organisée avec l’association Circul’R a été reportée .
Unilever Home Care souhaitait mettre en avant ses engagements pour un mode de vie durable et promouvoir les produits éco-conçus lancés par ses marques Skip, Persil, Sun et Cif. Pour lancer cette campagne de promotion, une conférence de presse devait être organisée à Paris, aujourd’hui (ce 16 avril), dans les locaux de l’association Les Canaux qui soutient les acteurs économiques engagés pour la solidarité et la planète (http://lescanaux.com). Seulement voilà, ce rendez-vous auquel avait été convié des journalistes et des influenceurs a été annulé. Il devait pourtant être l’occasion d’assister à un échange entre Oscar Vicente-Hernandez, le directeur marketing de la division Home Care d’Unilever, et Raphaël Masvigner, le co-fondateur de Circul’R .
Circul’R dans la boucle
Cette start-up s’est donnée pour mission de former un réseau international d’entrepreneurs de l’économie circulaire afin qu’ils puissent créer des solutions pour une économie durable, respectueuse de l’homme et de l’environnement. L’économie circulaire est extrêmement « tendance » depuis quelque temps. « L’économie circulaire n’est autre que du bon sens, souligne Circul’R. Elle nous invite à utiliser les ressources naturelles de manière intelligente pour ne plus produire de déchets. Si vous regardez la nature, c’est le modèle d’économie circulaire parfait : rien ne se perd, tout se transforme. Chaque « individu » créé une valeur ajoutée pour l’écosystème naturel et les déchets des uns sont les ressources des autres » . De nombreuses marques cherchent aujourd’hui à entrer dans cette boucle vertueuse en repensant totalement leur modèle de production et de distribution. Tefal commercialise depuis peu la gamme Resource® qui propose des poêles fabriquées uniquement avec de l’aluminium recyclé. Ces produits qui nécessitent vingt fois moins d’énergie pour leur production ont reçu un trophée lors du 2ème Grand Prix de la Responsabilité Sociétale des Marques (RSM®).
Fondation Ellen MacArthur
Unilever a, lui aussi, lancé plusieurs initiatives pour suivre une croissance durable et équitable. Chaque année, le groupe, qui vend près de 400 marques dans plus de 190 pays, achète plus de deux millions de tonnes d’emballage. Mais seulement 14 % des emballages en plastique utilisés dans le monde sont acheminés vers les usines de recyclage, tandis que 40 % finissent en décharge et un tiers dans des écosystèmes fragiles, selon les données de la Fondation Ellen MacArthur, l’ancienne navigatrice qui a enfilé depuis plusieurs années le tailleur d’ambassadrice de l’économie circulaire. L’objectif d’Unilever est de réduire de moitié d’ici 2020 les déchets générés par l’élimination de ses produits. Entre 2010 et 2017, le cap des 29% a été franchi. La multinationale s’est notamment engagée à intégrer au moins 25 % de plastique recyclé dans ses emballages en plastique d’ici 2025. Des milliers de tonnes de plastique ont été enlevés sur ses enveloppeuses de pains de savon Lifebuoy et ses flacons de shampooings Sunsilk. « Nous travaillons en partenariat avec d’autres acteurs, y compris par l’intermédiaire d’initiatives de collaboration à l’échelle du secteur, afin de favoriser la construction d’infrastructures de recyclage et de récupération, en particulier pour les matériaux les plus complexes à recycler, tels que les sachets dans les pays en développement », vante la compagnie. Ces projets sont-ils un pas dans la bonne direction ou restent-ils encore trop modestes pour un géant dont le chiffre d’affaires a atteint l’an dernier 51 milliards d’euros? La conférence de presse prévue ce matin aurait été l’occasion de parler de ce sujet sensible. Tant pis…