Le partenariat avec la solution en ligne Legalstart.fr de création de documents juridiques et de formalités administratives confirme la nouvelle stratégie du spécialiste de la VTC après son accord bouclé avec Axa. Une opération destinée notamment à calmer les mécontents.
Horaires à rallonge, revenus limités, totale dépendance envers un logiciel qui décide de leurs moindres faits et gestes… Uber a longtemps eu la réputation de mener la vie dure à ses chauffeurs. Pour tenter de calmer le mécontentement de ses conducteurs indépendants et afin de redorer son image de marque, le géant a signé des partenariats avec des prestataires de service qui sont supposés aider le quotidien des chauffeurs. Le dernier exemple en date est l’accord conclu avec Legalstart .
Une société plutôt qu’un statut de micro-entrepreneur
Créée en 2013 par Timothée Rambaud et Pierre Aïdan, Legalstart.fr est la première solution en ligne de création de documents juridiques et de formalités administratives à destination des TPE/PME. Ce site a déjà aidé plus de 100.000 entrepreneurs à gérer eux-mêmes l’ensemble de leurs besoins juridiques : créer une entreprise ou une association, déposer une marque, rédiger un contrat de travail, modifier ses statuts ou encore recouvrer une facture impayée. Pour les problématiques plus ardues, Legalstart.fr propose une solution de mise en relation avec des avocats spécialisés grâce à son réseau de plus d’une centaine de partenaires dans tous les domaines du droit. « Au fil du temps, nous avons constaté que chaque fois plus de chauffeurs VTC utilisaient nos services pour créer leur société et UBER a, de son côté, réalisé que beaucoup de ses conducteurs se servaient de Legalstart pour gérer leurs formalités juridiques, souligne Ben Khenkine, chargé de marketing chez Legalstart. Il y a quelques mois, nous sommes donc allés voir le transporteur pour lui proposer dans un premier temps d’aller dans ses bureaux pour nous présenter à ses chauffeurs mais nous avons rapidement voulu aller plus loin en signant un partenariat ».
Un régime social assimilé salarié
Lorsqu’un chauffeur VTC décide de devenir indépendant et de créer son entreprise, il doit prendre des décisions essentielles pour son activité : examen pour devenir chauffeur VTC, démarches administratives et juridiques, choix fiscaux et sociaux, gestion de la comptabilité. La plupart des conducteurs préfèrent fonder une société plutôt que d’opter pour le statut d’auto-entrepreneur car une entreprise par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) permet notamment de déduire de nombreux frais comme l’essence, l’entretien, les réparations et l’assurance tout en bénéficiant du régime social des assimilés salariés.
Axa a montré la voie
Avec des centres d’accueil dédiés aux chauffeurs et une plateforme d’accès à de la formation en ligne, Uber accompagnait déjà ses conducteurs dans leurs démarches (formation et examen, achat/location de véhicule, assurance, etc.) mais le partenariat avec Legalstart enrichit encore cette offre de services d’accompagnement car il permet aux chauffeurs d’accéder à un tout nouveau service de création d’entreprise en ligne. Pour 99 euros par mois, le professionnel bénéficie d’un entretien avec un expert en création d’entreprise, de la prise en charge de l’ensemble des démarches administratives de création et d’un accompagnement juridique et comptable complet. En se connectant sur la plateforme, les conducteurs peuvent notamment visualiser leurs démarches, leurs documents juridiques et suivre leur trésorerie en temps réel. Cet accord avec Legalstart fait suite à un autre partenariat qu’Uber a conclu l’an dernier avec Axa. Depuis le 1er juin 2018, les partenaires éligibles utilisant l’application Uber peuvent ainsi bénéficier gratuitement d’une couverture santé et prévoyance en cas d’accident et également d’indemnités en cas d’arrêt de travail, d’hospitalisation suite à un accident pendant une course, ou d’évènements de la vie comme l’arrivée d’un enfant. Cette assurance représente un véritable filet de sécurité pour ces indépendants. Le géant américain cherche ainsi à faire taire les critiques dont il est encore souvent la cible.
Et pourquoi pas un sous-marin en VTC aussi?
Pour poursuivre son développement, le groupe souhaite également diversifier ses sources de revenus. Après le VTC, les vélos et les trottinettes électriques, son application propose en Australie le service ScUber qui permet de louer un… sous-marin. Allez au boulot ou se rendre à un rendez-vous en saluant les raies aigles et les tortues marines. Qui dit mieux ? Récemment, la société s’est aussi lancée dans la livraison de repas à domicile avec Uber Eats . Une politique de diversification qui représente un coût astronomique. Sur les deux derniers trimestres de l’année 2018, Uber a perdu près de deux milliards de dollars et lors des trois premiers mois de l’exercice en cours, son déficit a approché un milliard de dollars pour des revenus qui ont à peine dépassé trois milliards de dollars. Inquiétant, vous avez dit inquiétant ?