Inciter au don sur une maladie méconnue de beaucoup alors que les urgences de tous bords s’accumulent et creusent le budget des Français philanthropes ? Pari réussi pour l’Arsep qui dévoile une campagne signée Publicis Conseil et sensibilise à la sclérose en plaque et ses répercussions.
La sclérose en plaques est une maladie qui, bien que peu visible, est dévastatrice. 110 000 personnes touchées en France et première cause de handicap chez les jeunes : convaincus ? À l’heure actuelle, aucun traitement curatif efficace n’a été trouvé. Faute de moyens, et d’attention, les patients restent dans l’attente et l’incompréhension.
Bien évidemment, les symptômes eux se font entendre : handicapants et douloureux, ils sont multiples et de se manifestent manière imprévisibe. Pour les patients, c’est chaque jour la roulette russe, et avec une nouvelle peine qui s’ajoute au quotidien délicat.
Donner pour faire bouger la réalité
Née de ce constat alarmant il y a cinquante ans, la Fondation ARSEP s’attèle tant bien que mal à lever des fonds pour financer la recherche médicale et mettre fin à cet enfer du quotidien qui continue de se propager et touche de plus en plus de personnes. Alors comme mettre fin à ce jeu de hasard dont les répercussions ne sont pas sans douleurs et pertes, l’ARSEP mobilise le corps citoyen via une campagne de sensibilisation incitant au don.
Mettre fin au jeu de hasard
Dans sa nouvelle prise de parole orchestrée par Publicis Conseil, la fondation fait un focus sur ce qui se passe dans la tête d’un patient lorsqu’un nouveau symptôme survient : une sorte de jeu TV dans lequel le patient atteint de SEP fait tourner une Roue des Symptômes ( et de l’infortune), qui d’un instant à l’autre peut attribuer un symptôme allant de Faiblesse Motrice aux troubles de la vision en passant par les douleurs, troubles urinaires et perte de libido.
Entre humour et réalité catastrophique, un 30 secondes décliné sur petit et grand écran, digital, DOH, affichage qui mobilise et éveille les consciences sur l’urgence de la situation. Réalisation au poil, ni trop, ni trop peu, le message est clair, s’affranchit des poncifs publicitaires moroses et culpabilisateurs, qui ne font plus grand effet.
Une maladie toujours incurable
La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du Système Nerveux Central (SNC) qui comprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs optiques. Le SNC est composé de différents types cellulaires dont les neurones et les oligodendrocytes. Les neurones sont composés d’un corps cellulaire et d’un prolongement, l’axone, entouré d’une gaine protectrice, la myéline. Cette gaine joue un rôle dans la survie de l’axone et permet une transmission rapide de l’information entre le cerveau et le reste du corps. Les oligodendrocytes sont les cellules permettant la fabrication de la gaine de myéline. Dans la SEP, une réaction inflammatoire dégrade cette gaine de myéline. C’est ce que l’on appelle la démyélinisation. Elle entraîne des perturbations dans la transmission de l’information élaborée par le cerveau : celle-ci n’est plus envoyée aux différentes parties du corps, entraînant les symptômes observés dans la maladie. Parallèlement, cette démyélinisation va conduire à une souffrance de l’axone puisque celui-ci n’est plus protégé. C’est la neurodégénérescence.
La SEP est plus représentée dans le Nord-Est de la France que dans le Sud-Ouest.
La plupart du temps, l’inflammation disparaît et des mécanismes de réparation permettent la synthèse d’une nouvelle gaine de myéline. C’est ce que l’on appelle la remyélinisation. Ainsi, la transmission de l’information entre le cerveau et le reste du corps est rétablie ce qui conduit à une régression partielle ou complète des symptômes. Malheureusement, au cours de l’évolution de la maladie ou lors d’attaques inflammatoires importantes, les mécanismes de réparation sont insuffisants, entraînant une persistance des symptômes et l’installation d’un handicap. La sclérose en plaques est une maladie auto-immune car le système immunitaire de l’individu se dérègle et considère la gaine de myéline comme un corps étranger. La répartition de la maladie dans le monde n’est pas uniforme. Le nombre de cas est plus important dans les pays industrialisés et chez les personnes d’origine nord-européenne. En France, la sclérose en plaques est plus représentée dans le Nord-Est du pays que dans le Sud-Ouest.