Sur une surface de 5000 m2, Food Society va abriter près de la gare Montparnasse trente-cinq restaurants et bars. L’ouverture est prévue pour 2020.
Pour les petits dîners romantiques en tête à tête, l’endroit ne sera probablement pas idéal. Mais pour un encas entre potes, une bonne bouffe sur le pouce ou un repas durant lequel un vegan veut manger avec un amateur de steak saignant, l’adresse est à recommander. Le projet Food Society devrait devenir, après son inauguration l’année prochaine, le plus grand food court d’Europe. Situé à deux pas de la gare Montparnasse à Paris, cet espace de 5000 m2 va abriter trente-cinq restaurants et bars. L’idée est de proposer aux parisiens et aux touristes des concepts qui répondront à leurs attentes à toute heure de la journée et de la soirée. Du brunch pour le petit-déjeuner, au déjeuner rapide en passant par le cocktail festif et le dîner copieux, il y en aura pour tous les goûts.
Des spécialistes du fooding appelés à la rescousse
L’investisseur derrière ce projet est un géant de la promotion immobilière. Unibail-Rodamco-Westfield possède pas moins de 92 centres commerciaux dans douze pays qui sont visités chaque année par 1,2… milliard de curieux. En France, son portefeuille comprend pas moins de quarante-neuf propriétés dont le CNIT et les 4 Temps à la Défense, le Carrousel du Louvre, le Westfield Forum des Halles, La Part-Dieu à Lyon ou la Toison d’Or à Dijon. Pour imaginer sa future Food Society ,ce géant a décidé de s’associer avec deux partenaires spécialisés dans le « fooding ». Benjamin Patou, le président du Moma Group, gère notamment douze restaurants et bars à Paris dont le Manko, le Mamo, le Rural by Marc Veyrat, le Bœuf sur le Toit, le Lapérouse et le Mam’s au Musée d’Art Moderne. Virginie Godard a, elle, reçu pour mission d’identifier les concepts les plus tendance qui seront proposés dans ce food court. Cette graphiste de formation a fondé en 2015 le Food Market. Ce marché de cuisine de rue, qui comprend vingt stands offrant une variété de cuisines de différents pays, est organisé un jeudi par mois sur le boulevard de Belleville . Très populaire, son format a été dupliqué à Lyon sur la Place Saint Louis un samedi par mois.
Une rude concurrence
La Food Society sera abritée au sein des Ateliers Gaité . Ce projet dans lequel Unibail-Rodamco-Westfield a prévu d’investir 350 millions d’euros comprend notamment un centre commercial imaginé par le cabinet d’architectes néerlandais MVRDV, des logements, une bibliothèque, une crèche, des bureaux ainsi que le premier supermarché parisien de l’enseigne E. Leclerc . Des telles infrastructures méritaient bien un espace de restauration ambitieux…
Une tendance lourde…
Les Food Courts sont très « tendances» depuis quelques temps à Paris. Ce concept très populaire en Asie mais aussi aux Etats-Unis a mis du temps à percer dans notre pays. Les premiers « halls » proposés dans des centre-commerciaux ressemblaient, il est vrai, à des temples de la malbouffe avec leurs enseignes de restauration rapide, leurs frites grasses et leurs plats chinois peu ragoûtants. Depuis peu, des lieux plus innovants ouvrent leurs portes. Certains sont thématiques. L’Italie est particulièrement populaire avec Eataly dans le Marais. Au sein de la Station F au pied de la Bibliothèque François Mitterrand, La Felicità est très appréciée des start-uppers qui travaillent dans l’incubateur géant de Xavier Niel.
Une halle à manger de 300 couverts
Inauguré en février 2018 dans le 12ème arrondissement, Ground Control propose dans un ancien centre de tri postal de la SNCF un espace pluridisciplinaire qui comprend notamment une halle à manger de 300 couverts. Au milieu de meubles recyclés, les affamés peuvent venir là pour déguster des plats chinois, mexicains, indiens, danois, africains, grecs ou italiens. Dans le très chic 7ème arrondissement, Le Beaupassage est un nid de chefs et de pâtissiers plus étoilés que le drapeau américain comme Yannick Alléno, Olivier Bellin, Anne-Sophie Pic, Thierry Marx ou Pierre Hermé. On est loin de Mc Do et KFC… Food Society va devoir affronter une rude concurrence pour séduire les passants au ventre vide.