Depuis 2010, les capacités de production des renouvelables chez notre voisin ont quadruplé grâce notamment à la construction de fermes éoliennes géantes en mer.
Les bonnes nouvelles provenant de Grande-Bretagne sont suffisamment rares de nos jours pour devoir être célébrées comme il se doit. Pour la première fois depuis le début de la révolution industrielle, les énergies renouvelables sont devenues, lors du troisième trimestre, la plus importante source de production d’électricité du royaume. L’eau, le vent, le soleil et la biomasse ont généré 40% des kilowatts consommés par les foyers et les entreprises entre les mois de juillet et de septembre. Les centrales à charbon, à gaz et le pétrole ont, quant à elles, vu leur part de marché atteindre tout juste 39% lors de cette période. Pour mémoire, les énergies fossiles représentaient encore les trois-quarts de la production d’électricité du pays en 2010. Elles généraient, à l’époque, 288 TWh par an contre à peine 142 TWh aujourd’hui. Cette chute brutale est la conséquence notamment de la fermeture de nombreuses centrales à gaz construites dans les années 60 et 70. En moins d’une décennie, les capacités de production des renouvelables ont, pour leur part, quadruplé au Royaume-Uni et cette progression n’est pas appelée à ralentir dans un avenir proche.
Une ferme qui éclaire un million de foyers
Ce mois-ci, les dernières turbines de la plus grande ferme éolienne en mer au monde ont été assemblées à 100 kilomètres des côtes du Yorkshire . Ces 174 moulins à vent avec leurs pales de 75 mètres et leur hauteur de 190 mètres seront capables de produire à partir de l’année prochaine 1 gigawatt d’électricité, soit de quoi alimenter en énergie un million de foyers . Depuis cet été, la ferme Beatrice en Ecosse est totalement opérationnelle . Ses 84 éoliennes de 7 mégawatts éclairent près de 450.000 maisons au nord du royaume. D’ici 2030, la Grande-Bretagne devrait produire en mer 30.000 mégawatts contre 8500 mégawatts aujourd’hui. A partir de 2023, les coûts de production des fermes éoliennes devraient même être inférieurs à ceux des centrales à gaz).
Neutre en carbone dès 2050
Le Royaume-Uni espère ainsi devenir la première « grande économie » à afficher un bilan neutre en carbone dès 2050. « Le Royaume-Uni a donné le coup d’envoi de la révolution industrielle, responsable de la croissance économique dans le monde entier mais aussi de l’augmentation des émissions, expliquait, au moins de juin, le ministre britannique de l’énergie et de la croissance propre, Chris Skidmore. Aujourd’hui, nous sommes une fois de plus le chef de file mondial en devenant la première grande économie à adopter de nouvelles lois visant à réduire les émissions à zéro d’ici 2050 tout en demeurant déterminés à faire croître l’économie, plaçant la croissance propre au cœur de notre stratégie industrielle moderne. Nous ouvrons ainsi la voie à d’autres pays pour qu’ils suivent notre exemple en saisissant les possibilités économiques de devenir une économie plus verte». En profitant du vent qui souffle sur ses côtes, de l’eau qui coule dans ses rivières et du soleil qui daigne parfois percer les nuages, la Grande-Bretagne protège l’environnement et réduit son assujettissement à ses importations de pétrole et de gaz. Cette politique énergétique couplée au Brexit renforce la nature insulaire de ce royaume décidemment très attaché à son indépendance. Pour le meilleur et pour le…