La radio en perdition a demandé à l’agence Romance du groupe Omnicom de lui créer une nouvelle signature pour tenter de relancer ses audiences. Une campagne qui a le mérite d’être dans la plaque de l’air du temps et moins égocentrée que celles de ses camarades. Normal. Chez Europe, on coupe les têtes, alors pas question de les couronner…
Quand les têtes tombent plus vite que sous la Terreur, mieux vaut éviter de coller sur les abribus les photos de présentateurs dont la « durée de vie » risque d’être très limitée. En France, les radios généralistes ont l’habitude de mettre en avant dans leurs publicités leurs « vedettes ». Pour la rentrée, RTL a diffusé dans la presse des clichés d’Yves Calvi, de Flavie Flament, de Laurent Ruquier et de Michel Cymes derrière le micro coiffé de la bonnette rouge de la station.
France Inter n’a pas été en reste avec sa campagne d’affichage sur laquelle apparaissaient notamment Nicolas Demorand, Léa Salamé, Nagui et Charline Vanhoenacker. Europe 1 avait, lui aussi, pris l’habitude de suivre ce même modèle. Nicolas Canteloup, Michel Drucker, Thomas Sotto, Jean-Marc Morandini ou Nikos Aliagas ont, tous, vanté la station au logo bleu. Mais aujourd’hui, seul l’imitateur coiffé à la Yul Brynner figure encore dans la grille des programmes du groupe Lagardère. Sa « star » de la matinale s’appelle depuis le mois de septembre… Matthieu Belliard et le grand journal du soir est piloté par Nathalie Levy. Ces noms ne vous disent rien ? C’est normal, personne ou presque ne les connaît même si cela n’amoindrit en rien leurs talents journalistiques. Aujourd’hui, les seuls « poids lourds » de la station sont Phlippe Vandel, Anne Roumanoff et Christophe Hondelatte Des patronymes connus, certes, mais qui ne font pas rêver les foules.
Romance appelée à la rescousse
Perdu dans ce désert des Tartares, Europe 1, dont la part d’audience dépassait à peine 4,1% l’été dernier, a décidé de demander à Romance de lui imaginer une signature plus moderne et une nouvelle campagne de marque . Fondée en 2014 par le géant Omnicom, l’agence possède dans son portefeuille plusieurs clients prestigieux comme Audi, Intermarché, Coca-Cola, Atol, Poker Stars et Zalando. Pour leur nouveau client en perdition, les créatifs ont cherché, comme ils le déclarent eux-mêmes, à « casser les conventions publicitaires du secteur consistant à mettre en avant les têtes d’affiche et leur programme ». Et pour cause…
Écoutez le monde changer
Leur nouveau slogan, « Ecoutez le monde changer », est efficace et résolument en phase avec notre époque, donnant ainsi une petite claque à ses concurrents, niveau com. Les huit affiches, qui ornent depuis quelque jours les centres-villes, reprennent plusieurs thèmes en pleine actualité. Le changement climatique est illustré par un glacier qui fond, une forêt en feu, un vol d’abeilles et Greta Thunberg. Le volet politique de cette campagne montre Donald Trump vociférant, Boris Johnson l’air hagard et Emmanuel Macron chuchotant une confidence à Angela Merkel. La « culture » est, elle, personnalisée par Bilal Hassani au micro. Ces visuels parviendront-ils toutefois à convaincre les auditeurs à réécouter à nouveau la station qui fêtera l’an prochain son 65ème anniversaire ? Rien n’est moins sûr. La publicité peut faire des merveilles mais rarement des miracles…