La commune d’Enghien en Belgique verse une subvention aux particuliers qui construisent dans leur jardin un étang afin de protéger la biodiversité.
Leur nom est souvent associé aux canards, aux grenouilles et aux moustiques. Les mares sont pourtant bien plus que de petites étendues d’eau stagnantes creusées par des particuliers dans les jardins de leur résidence. Elles protègent la biodiversité et luttent, à leur modeste échelle, contre le dérèglement climatique. Certaines communes commencent à en prendre conscience et cherchent à encourager leurs administrés à installer un étang sur leurs terres.
Des mares pour protéger la biodiversité
Depuis le 1er janvier, les 13.700 habitants d’Enghien en Belgique peuvent ainsi recevoir de leur mairie une aide financière afin d’aménager une zone humide dans leur propriété privée. « Dès le début de la législature, la majorité s’est engagée au travers de sa déclaration de politique communale à favoriser par tous les moyens la biodiversité en milieu urbain et rural alors que celle-ci décline un peu partout dans le monde, expliquait au quotidien La Libre Belgique, Dominique Eggermont, l’élue écologiste en charge de l’Environnement au conseil communal de cette commune wallonne située à trente kilomètres de Bruxelles et à cinquante kilomètres de Lille. La prime en faveur des Enghiennois couvrira 50 % du prix total des matériaux nécessaires et des plantes pour autant qu’elles soient indigènes avec un plafond maximal fixé à 200 euros. Il existe des bacs en PVC qui ne sont pas très coûteux tout en étant faciles à installer». La municipalité se refuse à subventionner l’installation de mares hors sol et de bassins dont le fond est en béton car ces solutions ne sont pas bonnes pour l’environnement. L’aide publique est donc limitée et modeste mais elle peut encourager certains citoyens soucieux de la protection de la nature de creuser un étang dans leur jardin.
Abreuvoir naturel
Ces étendues d’eau sont en effet de véritables poumons verts qui grouillent de vie. Les plantes, les coléoptères aquatiques, les mollusques et les algues prolifèrent dans ces zones humides. De nombreuses espèces comme les libellules, les chauves-souris et les batraciens tels les tritons, les grenouilles et les crapauds vivent près de ces abreuvoirs naturels dans lesquels viennent boire les oiseaux et les abeilles. Mais depuis les années 50, la moitié des mares auraient disparu en France. L’urbanisation et la flambée des prix de l’immobilier, qui réduisent comme peau de chagrin les surfaces des jardins, ont provoqué la disparition de nombreux étangs. L’initiative de la municipalité d’Enghien va donc dans le bon sens.
Conseils à suivre
Pour participer à la protection de la biodiversité, une mare doit être bien aménagée. Une pente douce aidera les insectes à s’abreuver sans se noyer. Des bâtons enfoncés au fond du bassin permettront aux coléoptères de remonter à l’air libre s’ils tombent par mégarde dans l’eau. La mare idéale ne doit pas non plus être exposée au soleil car une température trop élevée est néfaste pour les plantes aquatiques . Et ne mettez pas de poissons pour faire plaisir à vos enfants… « Ces derniers consomment énormément d’oxygène qui est vital aux autres espèces animales pour se développer et former la chaîne alimentaire, prévient Dominique Eggermont. Il est aussi préférable de remplir la mare avec de l’eau de pluie et de faire en sorte de varier les profondeurs (1,5 mètre maximum) ». Lorsque le printemps arrivera, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…