Acteur majeur du militantisme environnemental, Greenpeace poursuit son incessante quête de protection et de respect. Dans une nouvelle prise de parole, c’est sur les océans que l’ONG met l’accent. Pour toucher le grand public, un film d’animation impressionnant réalisé par les créateurs de Wallace et Gromit. Décryptage d’une stratégie à laquelle on dit oui.
On a beau en parler et voir fleurir le campagnes de sensibilisation de tous bords, la situation océanique reste alarmante. En décembre, l’association Sea Shepherd alertait elle aussi à sa manière l’opinion publique sur l’urgence de la sauvegarde de l’écosystème marin en s’adressant à la relève citoyenne via une version écolo et politique du jeu Docteur Maboul renommé Opération Ocean. Une manière d’enseigner les bonnes pratiques à la force du divertissement.
On apprenait alors l’incommensurable quantité de plastique, mégots et autres produits toxiques déversés chaque jour dans les mers et océans du monde : notamment que quelques 640000 tonnes de filets et autres matériels de pêche sont jetés dans les océans chaque année, causant la mort d’environ 136000 phoques, dauphins, otaries, tortues, petites baleines et autres oiseaux de mer.
Divertir, nouvelle carte politique
Pour mettre en avant le ravages indélébiles causés par la frénésie capitaliste croissante sur les espèces océaniques, pour sensibiliser les foules et parler au grand public, Greenpeace mise aussi sur la culture pop. Pour cela, rien n’est laissé au hasard. Du format au scénario, de la réalisation au choix des voix off, tout est pensé pour toucher. Résultat, un film d’animation qui nous séduit.
Animation en haut de l’affiche
Et si l’engouement français pour les films d’animation est sans conteste, encore faut-il maitriser le format. Pour ce faire, l’association collabore avec les studios Aardman, créateurs de Wallace et Gromit, Chicken Run et Shaun le mouton. Autant de films qui ont touché et marqué la planète mainstream et dont l’identité visuelle est bien palpable. Et pour cause, les studios utilisent les techniques de l’animation en pâte à modeler : tous les personnages sont en plasticine (pâte à modeler non séchante) et les scènes sont animées en stop motion, image par image. Une réalisation longue et o combien créative qui leur a valu plus d’un Oscar. Aujourd’hui, ils nous propose Le Voyage des Tortues.
Les hommes, les bêtes, tous sensibles
Le Voyage des Tortues raconte l’histoire tragique d’une famille de tortues essayant de rentrer chez elle, dans un océan qui est de plus en plus menacé par le changement climatique, la pollution plastique, les forages pétroliers et la surpêche. Une histoire de famille, de maison, d’amour et de mort, comme chez les humains. Voilà la recette que propose Aardman pour toucher les citoyens.
Et pour le dire, Bella Ramsey (Game of Thrones), David Harbour (Stranger Things), Olivia Colman (The Crown) ou encore Helen Mirren (The Queen) ont ainsi prêté leur voix aux personnages de la version anglaise.
« Nos océans sont confrontés à de nombreuses menaces, dont je n’étais même pas au courant avant cela. L’histoire de cette famille de tortues essayant de rentrer chez elle dans un océan en péril est une réalité pour tant de créatures marines dont l’habitat est détruit par les activités humaines. Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de causer des dommages irréversibles à nos océans et de perdre des espèces pour de bon », déclare Olivia Colman. Créatif, divertissant et politique, Le Voyage des Tortues réussit à donner des frissons à la force des tortues en pâte à modeler.
Un combat, et milles actions
Produit dans la cadre de la campagne internationale de protection des océans de Greenpeace, il vient appuyer la demande de l’ONG de protection d’au moins 30% des océans d’ici à 2030 grâce à la création d’un vaste réseau de réserves marines. En expédition depuis avril 2019 de l’Arctique à l’Antarctique pour documenter les menaces qui pèsent sur les océans et mettre en valeur la richesse de ses écosystèmes, elle est aussi en discussion avec les Nations Unies sur un potentiel traité mondial, essentiel à la réalisation des ambitions de sauvegarde fixés.
Haut les coeurs !