Une enquête confirme notre méfiance envers ses artisans. Un sentiment plutôt logique dans une profession où les arnaques sont légion.
Nonnnnnnnn!!!! Le cri est toujours le même. Devant la porte d’entrée de son appartement et après avoir fouillé avec frénésie les fonds de ses poches, le cri de la personne qui a perdu ses clés fend le coeur. Plus de doute : il va falloir demander de l’aide à un professionnel pour ne pas finir la nuit dans sa cage d’escalier. Appeler un serrurier donne souvent des sueurs froides aux particuliers. Quand va t-il venir et combien cela va t-il me coûter? Ces questions « angoissantes » tournent en boucle dans l’esprit de l’étourdi coincé sur son paillasson.
Ifop pour le compte de Hop’Dépannage
Plus d’un Français sur trois (37%) a déjà fait appel à un serrurier, selon une étude de l’institut Ifop pour le compte de Hop’Dépannage, un site de mise en relation avec des serruriers (https://hop-serrurier.fr). Près d’un quart de ces interventions (24) étaient prévues à l’avance car elles interviennent dans le cadre de travaux pour réparer ou changer une porte d’entrée. 25% des appels sont passés en journée un jour ouvré (du lundi au samedi) mais les autres demandes sont formulées le soir et le weekend et c’est là que les choses généralement se corsent et que les craintes se développent…
Les Franciliens sont les plus méfiants
54% des 1017 personnes interrogées par l’Ifop affirment ainsi ne pas faire confiance aux serruriers. Les plus soupçonneux sont les habitants de la région parisienne (68%). Et pour cause… 74% des Franciliens ont déjà eu le sentiment de s’être fait arnaquer par un professionnel. Ce chiffre est également très élevé chez les 25-34 ans (73%) et il est plus important chez les Français vivant en appartement (64%) alors qu’il atteint à peine 45% pour ceux qui dorment dans une maison. Parmi les plus mécontents du montant final de la réparation, on retrouve, une nouvelle fois, les habitants de la région parisienne alors que, paradoxalement, les catégories les moins aisées (56%) ne se plaignent pas des tarifs qu’elles ont du payer. Si une énorme majorité des sondés (81%) se disent satisfaits de l’efficacité de l’artisan qui est venu à leur secours et que 78% affirment ne pas avoir patienter trop longtemps avant sa venue, un Français sur deux trouve trouve le rapport qualité-prix global de l’intervention satisfaisant et à peine 45% sont satisfaits du montant du tarif final facturé par le serrurier. Il faut dire qu’avec un prix moyen de 335 euros pour une intervention à une heure anormale d’un jour ouvré (soir, nuit), la note est plutôt salée. Pire encore : Plus d’un particulier sur deux (51%) a déjà été pris de court par un serrurier qui ne lui avait pas annoncé clairement le montant total de son intervention avant de venir et 43% ont subi des tarifs plus élevés que ceux annoncés.
Une meilleure réglementation s’impose
« Si ces résultats confirment les enseignements des données de la DGCCRF sur les mauvaises pratiques des serruriers – notamment sur leur caractère très urbain et très francilien, ils montrent aussi que, dans ce domaine, l’ampleur des arnaques est beaucoup plus large que les quelques plaintes recensées par ses services, analyse François Kraus, directeur du pôle politique de l’Ifop. Mais surtout, ils montrent l’impact que ces « escrocs en col bleu » peuvent avoir sur l’image de toute une profession et sur ces conséquences politiques, à savoir un soutien massif à un encadrement plus strict de leur activité ». 80% des Français souhaiteraient ainsi que le gouvernement renforce l’encadrement de cette activité. Les ouvriers (73%) sont toutefois plus réticents à ce genre de mesure, contrairement aux cadres, aux employés et aux professions intermédiaires (80%). Une chose est sure : le cri de détresse du particulier coincé devant la porte de son domicile n’est pas appelé à disparaître dans un avenir proche.