La Tech mérite mieux, et il appartient aux évènements de le prouver !
S’il est une constante qui perdure en ce début d’année 2020, c’est bien celle d’une défiance généralisée autour de la technologie. Au mieux légèrement cynique, mais de plus en plus souvent nettement alarmiste, l’opinion publique et médiatique a appris à appréhender l’innovation avec un scepticisme qui pourrait, malheureusement, rapidement lui nuire. Et fait étonnant : l’offre pléthorique d’évènements dédiés ne semble en rien endiguer le phénomène …
« Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie », érigeait l’auteur de science-fiction britannique Arthur Charles Clarke comme l’une de ses célèbres Lois. Et pour cause ! Le rêve parfois insensé de l’Homme a de tout temps dirigé son ambition et sa créativité. Nous nous devons donc bien-sûr de lui rendre hommage en dévoilant sur nos évènements, en dépit parfois, avouons-le, de quelques railleries, ses concepts les plus inattendus. Et ce ne sont pas les organisateurs du CES, qui illumine désormais chacune de nos rentrées de ses intrigrants engins, qui me contrediront sur ce point.
Or, et nous le constatons actuellement à longueur de tweets et d’articles, il peut être absolument contre-productif de tomber dans le travers de l’étalage, de la foire aux inventions miraculeuses. Et pour l’éviter, nos évènements ont ainsi tout intérêt à donner davantage la parole aux penseurs et acteurs de l’innovation, tels que les sociologues, les philosophes bien-sûr, mais également les humoristes, les journalistes, les réalisateurs : tous observateurs éclairés et commentateurs inspirés des mutations les plus profondes de nos sociétés, de nos fantasmes, et in fine de notre créativité. Ils sont tout à la fois, par leur expertise, une grille de lecture pour aujourd’hui, mais aussi, par leur diversité, les garants d’un avenir plus inclusif demain.
Car, j’en suis convaincu : en tant qu’organisateurs de ces rencontres et démonstrations, en France et ailleurs, nous sommes bien plus que de simples « metteurs en scène », mais avons bel et bien une responsabilité pédagogique primordiale ! Aussi, nos évènements ne peuvent pour autant se contenter de vouloir « élever », ils doivent dans le même temps « rapprocher ». De la confrontation d’idées à la formation pratique, il est urgent que nos évènements proposent une plus grande variété d’échanges entre les différentes parties prenantes d’une mutation technologique profonde qui a évidemment tout à gagner à se montrer sous son meilleur jour. Pour autant, ne confondons pas optimisme et angélisme, et convions rapidement à la même table des publics encore trop souvent oubliés de ces grands rendez-vous : étudiants, consommateurs, hackers, …