Vous craignez que la machine ne remplace l’homme ? Ne vous inquiétez pas… ou plutôt plus… car c’est déjà le cas…
Stéphane Amarsy doit faire cauchemarder les directeurs de marketing « à l’ancienne ». Vous vous souvenez du temps béni où vous pouviez définir les produits que vous souhaitiez mettre en valeur, le moment opportun pour lancer vos campagnes ? Eh bien ces pratiques ne sont plus de votre ressort ou, tout du moins, plus complètement. L’intelligence artificielle remplace peu à peu vos bons vieux neurones…
Les geeks sont à la mode
Voilà près de vingt ans que Stéphane Amarsy accompagne les entreprises dans la construction et l’enrichissement de leur connaissance client via l’exploitation des données. Sa première entreprise, baptisée Inbox, a longtemps eu des problèmes pour convaincre ses clients de l’utilité des solutions qu’elle leur proposait. En 2001, les spécialistes de la data étaient encore considérés comme des « geeks ». Mais les « nerds » sont aujourd’hui à la mode. « Notre marché commence à devenir mature car les sociétés se tapent contre des murs qu’elles n’arrivent pas à franchir, explique cet ancien étudiant toulousain en economotrics. Les produits que nous leur proposons sont également très probants et il n’y a rien de mieux que la preuve pour démontrer la viabilité de ses services ».
L’IA permet, de surplus, de réaliser de belles économies…
Pour marquer ce changement de paradigme, Inbox a récemment changé de nom pour devenir D-AIM. Afin de proposer le bon produit, dans le bon timing et au bon client, la société française propose de s’en remettre à l’intelligence artificielle. « Imaginez une entreprise de prêt-à-porter qui possède dans son portefeuille cinq millions de clients, résume Stéphane Amarsy. Elle ne peut pas offrir à chacun d’entre eux au moment le plus importun le modèle qui lui conviendra le mieux parmi ses 100 pantalons. Elle lance donc des campagnes de promotion sur tel ou tel produit mais ce dernier ne sera pas forcément celui qui plaira à tous ses consommateurs. Et puis certains achètent une pièce à des dates régulières alors que d’autres font des achats groupés. Notre logiciel est, lui, capable de personnaliser les offres. Le client se sent ainsi compris et écouté et il peut en toute sérénité se réinscrire aux mailing-lists car il sait que la proposition lui correspondra parfaitement. Il jugera également que la marque souhaite engager une relation de fidélisation avec lui et de durabilité ». L’IA permet, de surplus, de réaliser de belles économies…
+50% en un an
« Un de nos clients avait six salariés pour lancer trois campagnes par jour, résume le patron de D-AIM. Depuis qu’il utilise nos solutions, un employé à mi-temps envoie 2000 campagnes quotidiennement ». Qui dit mieux ? Le patron de l’éditeur de logiciel ne cherche toutefois pas à multiplier les licenciements dans les entreprises. « Nous souhaitons, au contraire, que les responsables en marketing se consacrent pleinement à leurs tâches créatives. Ils doivent définir leurs objectifs et leurs contraintes, travailler sur leur communication et l’IA se chargera de la production en décidant quel message envoyer à quelle cible ». Les marques commencent à entendre ce langage avec une oreille bienveillante. Aujourd’hui, les clients de D-AIM, qui compte une centaine de salariés, sont surtout présents dans les télécommunications, les médias, le retail et la finance. Mais de nouvelles compagnies testent ses solutions. En 2020, son chiffre d’affaires devrait exploser de 50% pour atteindre 9 millions d’euros. Le cap des 13 millions pourrait être franchi l’an prochain et les 20 millions devraient être dépassés en 2022. L’IA permet aujourd’hui de réaliser des affaires bien réelles… Juste un petit conseil à Stéphane Amarsy : ne dites plus cible, mais persona… C’est plus moderne!