Louer des vêtements de marque plutôt que de les acheter… L’idée commence à faire son chemin. Et si aux USA, Rent the Runway a tiré le premier, suivi de Urban Outfitters , en Europe c’est ba&sh qui affirme être la première à s’y atteler en partenariat avec Les Cachotières.
Les temps changent. Radicalement. À l’image de services auxquels on s’abonne, ou des voitures que l’on loue, la mode est entrain, elle aussi, de muter vers un système de location, et d’usage, -par abonnement ou pas-. Cela dépend des modèles économiques. En clair, c’est l’histoire du vêtement qui se poursuit dans une nouvelle ère où la propriété ne serait plus une « valeur sûre», mais plutôt un poids certain. Celui de la culpabilité de surconsommer. Celui d’une planète qu’il faut soulager de nos déchets. Donc, cette location à laquelle on faisait appel, pour dénicher un costume avec chemise à plastron pour un mariage, ou une robe Chanel pour une soirée VIP, laisse place à une location du prêt-à-porter tous les jours. Les américains ont forcément tiré les premiers, en 2009 avec Rent the Runway, « a subscription fashion service that powers women to rent unlimited designer styles for everyday and occasion », comme l’indique la bannière de son site américain. Une entreprise valorisée aujourd’hui à 1 milliard de dollars.
Puis Urban Outfitters avec Nuuly…
Urban Outfitters lui a emboîté le pas, avec son service Nuuly, qui loue des vêtements au mois. Des pièces griffées comme Urban Outfitters, Free People ou Anthropolgie, des labels « invités » tels que Levi’s ou Reebok, mais aussi des incontournables vêtements « Vintage » provenant de commerçants spécialisés. Il suffit de s’abonner, pour avoir droit à six articles par mois, le tout pour 88 dollars. L’abonné les conserve trente jours puis les renvoie pour en recevoir 6 autres. Etc. Ensuite, si le loueur le souhaite, il peut aussi les acheter en bénéficiant d’une réduction. L’enjeu pour le groupe, -qui réalise un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars, et emploie 9600 salariés, pour 600 magasins-, étant bien entendu de rentabiliser cette diversification, tout en étant certain que les aficionados seront toujours au rendez-vous en boutique. Le président de Nuuly, David Hayne, compte bien recruter 50 000 abonnés et générer ainsi un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars…
Pas d’abonnement ici, que de la location…
Côté Europe après H&M qui teste le principe à Stockholm, c’est la marque ba&sh créée en 2003 par Barbara Boccara et Sharon Krief, qui se lance dans cette nouvelle aventure servicielle avec le site de location entre particuliers, Les cachotières. Une offre qui connaît un véritable succès depuis son lancement. Pas d’abonnement ici, mais la location simplement, d’invendus des collections précédentes. L’offre a été baptisée « Rent your ba&sh Closet », Celle d’une ou plusieurs pièce(s) pour 4, 8 ou 12 jours, au prix de 55 à 75 € par modèle pour 4 jours. Celle d’une silhouette entière pour 4, 8 ou 12 jours autour de 120 € en moyenne pour 4 jours. L’essayage d’une ou plusieurs pièce(s) avant une location à partir de 35 € par modèle. Avec en prime, l’absence de facturation pour les pièces non portées. Le lancement européen du service (UK, All, Espagne, Benelux) est prévu courant 2020.
Louer ou acheter, le choix.
L’entreprise ba&sh ne craint-elle pas de perdre des acheteuses, et ainsi de voir son chiffre d’affaires stagner ? « C’est après avoir fait des tests, que nous avons compris l’intérêt pour la marque de se lancer dans ce nouveau créneau, car de fait il est pensé pour les trentenaires qui n’ont pas forcément les moyens de s’offrir une robe à 400 euros », explique Agathe Cuvelier fondatrice des Cachotières qui s’est lancée dans la location de vêtements en 2016. Même son de cloche chez ba&sh. « Notre développement sur ce segment nous permettra de nous adresser à une clientèle engagée, plus large, souvent plus jeune. Il symbolise notre volonté d’offrir des solutions et des services innovants à notre communauté pour lui permettre de consommer différemment ».Une nouvelle vie pour les invendus ba&sh.