Dans Virus il y a Survi(e). Survie de qui, de quoi, comment, pourquoi ? Alors que les premières mesures contre la pandémie du Covid-19 en France se préparaient, Pierre Nabhan, cofondateur de l’agence JoosNabhan, a commencé à poser ces questions. Depuis, il recueille les paroles de familles, médecins, journalistes, retraités, entrepreneurs, français, américains, indiens… Des paroles qui sont autant de témoignages attestant que personne n’a vécu et ne vit cette pandémie de la même manière.
Ces témoignages, il en fait un recueil sous forme de haïkus, poèmes visuels courts, photographies de l’instant, d’origine japonaise. Édité aux Editions Envolume, SURVI paraitra début Juin 2020. Ni analyse, ni regard exhaustif, SURVI veut participer à la mémoire du temps présent. Une mémoire qui doit survivre et qu’il est cruciale d’écrire avant d’aller trop vite dans ce « monde d’après ». Une mémoire qui doit être interrogée de manière collective. SURVI est aussi une manière de se rappeler que nous sommes avant tout (communicants et experts des marques) des métiers d’écoute du réel. Un réel qui est toujours plus étonnant et créatif que ce que l’on pense.
Suivant la chronologie de la pandémie, SURVI aborde de nombreux thèmes avec autant de tonalités qu’il y a de témoignages (de l’humour, au lyrisme, à la peur ou la résignation…).
Parmi ces thèmes, il y a le courage ou l’absence de courage qui se révèlent toujours différemment chez chacun, d’autant plus dans ces moments qui interrogent notre rapport à l’incertitude :
Vêtus de blanc
Les soldats résistent
Caducée levé
À grande vitesse
Il fuit
Le train fantôme
En boucle
Les experts prennent le micro
Ils hésitent un peu
L’information, toujours malmenée. Que ce soit pour l’étouffer, la manipuler ou en propager une fausse. Phénomène qui se répète notamment en situation de crise :
À Wuhan, on l’étouffe
La nouvelle épidémie
Étouffe
La contagion migre
Il faut un bouc émissaire
Les réfugiés
Ligne de coke
Le virus y résiste
Source OMS
La vie des couples. Notamment avec la hausse faramineuse des violences conjugales. Plusieurs des haïkus de SURVI sont ainsi déjà repris par des sexologues pour parler des enjeux du couple :
Ils attendront
Pour nous séparer
Papiers du divorce
Ces yeux bleus
Ont un air battu
Violences conjugales
Jeux X
Ma femme s’habille en moi
Je me trouve sexy
Le « télétravail » cette nouvelle norme, avec ses innovations, ses surprises et conséquences :
Sur les pancartes
Let Me Work !
Manifs aux US
Hygiène de vie
Le bon télétravailleur
Soigne son planning
Elles ont la santé
Les machines
Toujours au boulot
La politique et ses travers sécuritaires, sous couvert de mesures sanitaires :
Les frontières se ferment
Elles regardent d’un mauvais œil
Leurs voisins
Restez chez vous
Allez voter
La politique de l’autruche
Onze mai
Onze mais
Déconfinement
La solitude et la folie. Thèmes sensibles qui restent encore particulièrement tabous :
Ça frappe fort
Personne devant la porte
C’est dans ma tête
Notre grand jeu
Avec mon chien
On joue à chat
Derrière la vitre
On se salue
Avec mon reflet
Et plus largement la médecine et le rapport à la vie et à la mort :
Sous son masque
Le médecin marmonne
L’heure de la sieste
Le masque étouffe
Ce n’est qu’un mauvais rêve
Qui continue
Sous l’eau
Tube dans la trachée
Je touche le fond
Ils prennent le large
Nos grands explorateurs
Navires EHPAD
Quelques thèmes parmi de nombreux autres.
SURVI fait notamment l’objet de publications sur Instagram sur le making of des écrits ou avec des haïkus vidéos. Visibles entre autres sur le compte @Pierre_Nabhan
Plusieurs des haïkus de SURVI sont déjà repris par des artistes ou médecins pour sensibiliser le grand public à ce que nous avons tous vécu et ce que nous continuons à vivre, chacun différemment.