S’il est une notion qui prend encore plus son sens aujourd’hui, c’est celle de l’engagement, qui ouvre de nouveaux champs pour l’entreprise. C’est ce que prouvent les résultats de l’Observatoire de l’engagement réalisé par Viavoice pour le Syndicat du Conseil en Relations Publics
Près de 9 Français sur dix (88 %) souhaitent une plus grande implication des entreprises et des marques pour que la société change. Tel est l’enseignement majeur de la première édition de l’Observatoire de l’engagement réalisée juste avant la pandémie par Viavoice pour le SCRP (Syndicat du Conseil en Relations Publics). Une deuxième vague réalisée du 9 au 14 avril 2020, c’est-à-dire pendant le confinement, amplifie les tendances : dans le monde qui verra le jour après le Covid19, nos compatriotes attendent des entreprises qu’elles s’engagent prioritairement et durablement sur des sujets tels que la santé (57 %) et le bien-être des salariés (55 %). L’emploi (53 %) et l’environnement (53 %) ne viennent qu’en troisième position. Le pouvoir d’achat arrive tout de suite après (pour 51 % des interviewés mais 60 % pour les 50-64 ans).
Interrogés sur les entreprises qui à leur avis se sont les plus engagées durant la crise sanitaire, nos concitoyens classent en premier celles qui ont assuré au quotidien les missions essentielles en temps de crise : l’alimentation et le soin. L’étude pointe le fait que « Les marques à l’engagement le plus visible du point de vue du grand public sont aussi celles considérées comme les plus sincères ».
Dans le Top 5 des entreprises dont l’engagement durant le Covid-19 a semblé le plus sincère, France Télévisions, qui a bousculé ses programmes pendant le confinement, se place en tête (pour 54 % des sondés), suivi par Décathlon (53 %), Intermarché (52 %), Leclerc (50 %), Carrefour (43 %). Pour les 18-24 ans, Carrefour vient largement en numéro un (65 %). Le distributeur a beaucoup agi – et communiqué – autour de ses actions pendant le confinement (« Les Essentiels » : un service de livraison de paniers alimentaires à la semaine ; approvisionnement uniquement auprès des agriculteurs français ; services dédiés aux personnels soignants et aux plus fragiles, paniers repas mis gratuitement à disposition des routiers, etc.). Air France de son côté recueille 52 % des réponses avec la Maif. Les 25-34 ans, quant à eux, donnent une bonne note de sincérité à Biocoop (52 %) ainsi qu’à Canal Plus (51 %).
La relocalisation plébiscitée
Si les différentes études d’opinion montrent clairement l’aspiration de nos concitoyens à repenser la production des entreprises, l’enquête SCRP/Via Voice révèle que la relocalisation de certaines productions sera considérée par de nombreux Français comme un signe d’engagement des entreprises. (86 % de oui, dont 52 % de « oui, tout à fait »). Les 50-64 ans y sont le plus sensibles (64 %). « Plus encore, certains Français sont prêts à accompagner ces changements, puisque plus de la moitié d’entre eux, n’ignorant pas les conséquences en termes de coût de production, seraient même prêts à payer un peu plus cher les biens et services produits en France, un chiffre qui bondit à 72 % chez les 65 ans et plus », détaille Laurent Semmel, consultant chez Viavoice.
« Les Français expriment leur préférence de marque en fonction de leurs convictions sociétales et environnementales. Avec la crise sanitaire que nous traversons, l’engagement des entreprises et la perception par celle-ci par ses publics seront d’autant plus essentielles demain », souligne Pascale Azria, Présidente du SCRP. Pour témoigner de ces évolutions, ce dernier, qui organise chaque année une conférence annuelle, le Public Reputation Lab a transformé cet évènement en une série de vidéos d’entretiens avec plusieurs professionnels de la communication d’entreprises particulièrement actives notamment pendant la crise sanitaire. L’interview de Pascale Azria ouvre le bal demain dans une nouvelle rubrique baptisée Lignes de Front.